On en parle et surtout on en voit de plus en plus, la photo orientée strobist est en plein boom ! Mais de quoi s’agit-il exactement ? Petit tour d’horizon …
Strobist, c’est quoi ?
Et bien tout d’abord, le terme strobist désigne tout photographe qui utilise un ou plusieurs flashes de reportage (cobra) en mode déporté, c’est à dire que le flash ne doit pas se trouver sur la griffe porte-flash de l’appareil. Le flash sera donc déclenché à distance. Le terme en lui même a été créé par David Hobby pour son site (strobist.com), qui est un peu l’apôtre de ce nouveau courant. En français, on pourrait traduire le terme par flasheur éventuellement ; strobist faisant référence au verbe anglais to strobe qui signifie flasher de manière régulière et intensive (on pense au stroboscope). En fait, le strobisme (petite francisation) n’est pas réellement nouveau : les reporters l’utilisent depuis presque 20ans pour apporter un appoint d’éclairage en utilisant au mieux le flash cobra. La technique s’est étoffée au fil des années pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Avec quel matériel faire du Strobist ?
Les possibilités sont quasi infinies ! On peut faire du strobisme avec un appareil, un flash cobra et un câble de synchro pour déporter le flash. C’est la configuration minimale en quelque sorte. De l’autre côté, on trouve les super équipés qui ont à leur disposition une multitude de flashes, des possibilités de déclenchement filaires, sans fil, optique, etc …, des accessoires de modification de la lumière (ce que nous nommerons light modifiers ou plus brièvement modifiers), aussi bien pour modeler la forme du faisceau de lumière provenant du flash que sa couleur.
Lorsque le strobisme est lancé aux Etats-Unis, il y a maintenant 5 à 6 ans, les industriels n’avaient pas encore mis la main dessus et les modifiers se faisaient de façon artisanale, chacun y allant de sa petite technique pour créer ses accessoires avec quelques bouts de carton, un morceau de tissu, un paquet de paille et du ruban adhésif … C’est ainsi qu’on trouve moult tutoriels sur le net à propos de ces modifiers. Mais aujourd’hui, certains constructeurs ont flairé le filon commercial et proposent les mêmes accessoires à la vente dédiés aux flashes cobra (vendu très souvent bien au delà de ce que ça vaut réellement et qui s’inspire pour la plupart de ce qu’ont pu faire les amateurs !). Bien souvent il s’agit d’une adaptation aux petits flashes de reportage des accessoires provenant du monde du studio et donc créer pour des gros flashes de studio.
Mais pour faire quoi du Strobist ?
Le strobisme permet d’explorer un large panel photographique. De par leur maniabilité et leur alimentation autonome les flashes de reportage peuvent s’installer en quelques minutes en extérieur ou dans des lieux improbables permettant la mise en place rapide d’un studio en décor naturel, ce qui s’avère relativement original par rapport à ce qui se faisait avant !
Mais les flashes cobra vont trouver également leur place dans des configuration de studio intérieur. Grâce à des accessoires similaires à ceux dédiés aux flashes de studio, leur petits frères peuvent tout à fait prendre leur place. Évidemment, dans ce cas, les flashes studio restent supérieurs aux flashes cobra pour des raisons d’autonomie et de puissance : les flashes de studio sont reliés au réseau électrique et ne souffrent pas d’une autonomie réduite et possèdent par conséquent un temps de rechargement rapide !
Cette première approche tient donc compte de la localisation de l’équipement, mais on peut distinguer deux autres approches parallèles qui concernent la façon de se servir de ces flashes. Que l’on soit en intérieur ou en extérieur, on est confronté à un choix : imiter la lumière naturelle pour un rendu tout aussi naturel dans lequel le flash se fera très discret ou au contraire, jouer sur la couleur, la forme du faisceau du flash pour créer une ambiance, un environnement surréaliste en utilisant parfois un traitement particulier en post-processing.
Dustin Diaz – Loomitz
Le strobisme ne se limite pas à la photographie de portrait ! On peut tout à fait obtenir de très bon résultats sur des natures mortes.
Voilà pour notre petit tour d’horizon ! Le strobisme offre des possibilités très étendues, bien au delà de ce que je présente dans ce court article. Je vous donne rendez-vous ici-même pour de prochains articles strobesques !
A vous de jouer et de flasher !!