Que le monde de la finance et des Bourses n’abritassent point le Temple de la sérénité – uniquement celui servant au culte du Veau d’Or – et des anticipations rationnelles, cela ne constitue nullement un scoop. Il semble bien toutefois qu’hier les limites de la pure folie n’aient été franchies à lire un article de 20 minutes La panique à Wall Street due à une faute de frappe d’un trader ?. Il y a si longtemps que je n’ai pas tapé sur un clavier américain – ma mère enseignait l’anglais et la dactylo aux adultes qui postulaient pour un poste dans les bureaux de l’armée US alors basée, entre autres, à Orléans – que je ne saurais dire si les lettres «b» et «m» sont suffisamment voisines pour permettre une erreur de frappe. Ou alors, s’agirait-il d’une sorte d’acte manqué, anticipation du futur tsunami ?
Toujours est-il qu’hier un trader a confondu le «m» de millions et le «b» de billions (milliards en anglais) en passant un ordre pour vendre des actions Proctor & Gamble. Le marché, déjà sur les nerfs à cause de la crise grecque a sur-réagi immédiatement, effet de boule de neige garanti: tout le petit monde traders et opérateurs de bourse se mettant à vendre du Procter & Gamble à tour de bras. La firme a dévissé de près de 25 % séance tenante (pour ne perdre finalement que 2,2 %) et l’indice Dow Jones a décroché subitement de 10 %, perdant 1000 points, pour finir à moins 3 %.
On imagine sans peine les conséquences sur les marchés asiatiques – qui prennent le relais, décalage horaire oblige - si cet incident s’était produit juste avant la clôture de Wall Street. Et précisément, le Robert m’indique que “yo-yo” serait peut-être un mot d’origine chinoise, venu des Philippines… Mais là, ce n’est plus de jeu ! Na ! Les traders cardiaques sont priés de changer de job. Croyez-vous qu’à Tokyo l’on pratique la “zen attitude” ?