On est certes loin des moyens que Peter Jackson a pu injecter dans “le seigneur des anneaux” ou dans son “King Kong”. Pourtant, en posant son nom en qualité de producteur au générique de ce film de SF, Peter Jackson lui a certainement assuré une visibilité au-delà de ce que District 9 aurait pu attendre. Du moins, si l’on s’en tient à une approche basique des films de science-fiction. Parce que D-9 a des arguments, et de bons. Son marketing viral très réussi avant sa sortie en salle n’aura fait que renforcer son côté atypique. Le film, le réalisateur, les acteurs auront fait le reste : District-9 devient une référence.
Un vaisseau alien s’est immobilisé au-dessus de Johannesburg (Afrique du Sud), il y a 28 ans. Un seul vaisseau. Et pas au-dessus d’une cité américaine ni européenne. Le vaisseau reste suspendu dans le ciel, sans communiquer, sans qu’une délégation de vienne prendre contact. Alors, les humains montent à l’assaut, à la découverte de ce que recèle la nef.
Et c’est une société de “crevettes” (surnom très vite donné à la recette extra-terrestre) en pleine régression, au bord de l’extinction que semble découvrir les soldats. Loin, bien loin d’une race éclairée, savante et sage, que l’on penserait accueillir après avoir franchi les gouffres interstellaires.
Les “crevettes” ne peuvent survivre à bord de leur vaisseau. Une zone de transit leur est destinée dans les faubourgs de Johannesburg. Une multinationale, la MNU, se crée dans le but d’étudier, de décrypter ces aliens et de tirer partie de leur technologie pour s’enrichir. Surtout en lorgnant sur leur armement.
Malheureusement, leurs armes identifient l’ADN. Pas moyen pour un humain de s’en servir.
20 ans après la mise en guetto de ces aliens au physique si dissemblable, le District-9 est un dépotoir insalubre et bien trop proche de la ville. Les heurts sont fréquents entre humains et aliens. Le gouvernement et la MNU décide de déplacer les “crevettes” dans un nouveau camp. La supervision de cette campagne est confiée à Wikus van der Merwe. L’homme parait bien loin d’être une lumière.
Pourtant, le film District-9 tourne autour de cet homme.
Les premiers temps du film, le tournage ressemble à un documentaire. Plusieurs personnages sont interviewés et apportent un certain éclairage sur une situation que l’on essaie alors de deviner. Il n’est presque pas fait référence à l’arrivée des aliens ni à leur mise en ghetto. On apprend que le strict minimum. Juste de quoi appréhender l’histoire de Wikus. Le héros anti-héros. Ni beau, ni fort, ni fin.
Progressivement, la caméra prend le point de vue de cet homme. On le suit dans sa tentative de prendre en charge le déplacement des habitants du District-9. Là, lors d’une perquisition, Wikus met la main sur un engin dont il ne connait pas l’usage et, malencontreusement, s’en trouve asperger. Ce produit, normalement destiné à servir de carburant, se révèle être un puissant mutagène pour l’espèce humaine.
Du coup, Wikus devient une proie pour la MNU, le maillon manquant qui permettrait enfin de percer les mystères de la techno alienne. Et où se cacher quand on a l’armée aux fesses ?
Dans le District-9 !
C’est la force de D-9 : on utilise en pleine Afrique du Sud le thème de la mise en ghetto, de la mise à l’écart, la ségragation, de l’Apartheid réinventé. Culotté. En s’appuyant sur des acteurs inconnus mais ô combien intéressants, le film prend une vraie dimension “amateur” dans la bonne appréciation du terme. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de moyens, non, rien qu’à voir le mécha…. les armes… non, non. C’est qu’on a presque l’impression que ça a été réalisé par une bande de potes. Et ça marche. C’est un film de “genre” diront certains. Un essai atypique à la “Cloverfiled”…
Je ne sais pas de quel “genre”, ils parlent, mais en tout cas, c’est tout à fait de mon goût.
A recommander à ceux qui veulent un renouveau de la SF sans tomber dans les prises de risques financières énormes d’un Avatar.
A voir absolument : le site D-9.com.
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