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[ Critique DVD] The constant gardener

Par Gicquel

«  The constant garderner » de Fernando Meirelles ( Studio Canal )

sortie cinéma : 28 décembre 2005
en dvd  depuis le : 6 juillet 2006
en blu-ray le : 11 mai 2010

Je ne connais pas le nombre d’adaptations des œuvres de John Le Carré, écrivain prolifique , particulièrement porté sur le roman d’espionnage, et  le thriller  politique.

[ Critique DVD] The constant gardener

The Constant gardener s’ajoute à la liste , et l’auteur ne peut que s’en réjouir. Le travail a été bien fait , il est vrai avec ses propres commentaires sur les différentes versions du script, et sa participation à plusieurs réunions d’écriture.

L’histoire qui s’inspire d’un personnage réel se déroule au  Kenya, où l’assassinat de  Tessa Quayle, une  avocate militante et passionnée, est camouflé  en crime passionnel. Les membres éminents du Haut commissariat britannique s’imaginent que son mari, un collègue tranquille et sympathique, en restera là. Mais trop d’incohérences dans l’enquête et les discours officiels vont le sortir de son petit confort de diplomate.

Bien que  le film révèle rapidement  le fond de l’affaire ( un trafic de médicaments,doublé de tests sur des humains, totalement illégaux), il est impossible de raconter  plus en détail cette histoire aux multiples ramifications.Le scénario très riche  et la mise en scène inventive, se chargent de les dynamiter, d’en révéler le minimum , avant de poser de nouvelles énigmes, dans une cohérence parfaite.

En 2003 «  La Cité de Dieu » a révélé  Fernando Meirelles, qui ici retrouve  les mêmes réflexes, la même urgence à rapporter des faits, graves, tout en conservant l’esprit du cinéma, le divertissement.« Je connaissais par mes lectures l’incroyable  puissance de l’industrie pharmaceutique. Alors quand on m’a proposé ce film, j’ai pensé que ça  pouvait être une bonne occasion de faire bouger les choses. » En mélangeant les genres de façon si subtile, que du documentaire au reportage, de la fiction à la réalité, il réussit aussi à filmer une prodigieuse histoire d’amour.

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Quand Justin épouse Tessa, elle est folle de lui,mais le retour est plutôt platonique .Et ce n’est qu’après sa mort , au cours de l’enquête qu’il mène sur sa disparition, qu’il en devient amoureux. Elle lui dévoile une autre femme . Il va partir à sa recherche.

Si Ralph Fiennes est très bien dans son costume de gentleman diplomate, j’ai été très impressionné par l’interprétation de Rachel Weisz ; elle doit mener un double jeu, sur une palette sentimentale restreinte. Il lui faut s’exprimer, mais ne pas trop s’extérioriser, garder de lourds secrets pour sauvegarder la vie de ses proches, tout en les laissant filtrer afin que le scandale éclate. Elle n’exécute pas, elle joue, et c’est prodigieux de naturel, de spontanéité

On ne peut parler de direction d’acteurs,Meirelles assurant que son job c’est de savoir placer les caméras, et puis d’assurer au montage («  c’est vraiment là que se raconte l’histoire »). Ce que confirment les intéressés : pas de marque au sol, pas de storyboard, et autres indications scéniques. Danny Huston, l’ami de la famille, mais aussi le supérieur de Justin raconte que «  sa façon de tourner est très libre, très facile, et ainsi il obtient des choses et alors la vie apparaît ».

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Pete Postlethwaite ( " Les virtuoses","Usual Suspect" )a un petit rôle d'une grande importance

« On est libre de faire ce que l’on veut » reprend la comédienne «   même sur nos répliques. Il veut que ce soit vrai, à l’image de Kibera qui n’était pas un décor de cinéma , mais Kibera,avec les gamins de Kibera ». Un point important pour la production qui au départ pensait tourner en Afrique du Sud. « On a fait les repérages au Kenya afin de trouver les décors correspondants , mais il était évident qu’il fallait rester sur place. C’est l’Afrique authentique, qui n’est pas arrangée, et je crois que l’on ne l’a jamais vue ainsi ».

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Le réalisateur et ses têtes d'affiche

Le réalisateur évoque notamment la favela de Nairobi, en parallèle aux bidonvilles de «  La Cité de Dieu », « où j’étais surveillé par des gens armés. Ca craignait beaucoup, à l’opposé de Nairobi où j’ai pu filmer   la vie qui se trouvait sur place. Avec des gens très accueillants, malgré la précarité de leur quotidien. Pas de sanitaires, pas d’électricité, aucun confort et une très grande promiscuité ».

Cet environnement a sensibilisé l’équipe. Elle a proposé  du travail à de nombreux habitants  , créé une aire de jeux et construit un terrain de football, consolidé le toit d’une église délabrée et bâti un pont au-dessus d’un vaste égout . Il a servi pour le film et a été renforcé par la suite pour qu’il demeure à vie.Une fondation a également vu le jour.

Yvette Pierpaoli

Le personnage de Tessa Quayle s’inspire de la réalité. Le roman et le film sont dédicacés à Yvette Pierpaoli, et à,toutes les personnes venant en aide aux plus démunis.En 1999, Yvette Pierpaoli est tuée, à l’âge de 60 ans, ainsi que deux autres travailleurs bénévoles et leur chauffeur, dans un accident de voiture en Albanie. A l’époque, elle travaillait  pour Refugees International.

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LES SUPPLEMENTS

Rencontre avec le réalisateur : un cinéaste engagé

Les coulisses du tournage,où l’on décortique plutôt les tenants et les aboutissants du film. Et ça reste intéressant.

Des scènes coupées, et c’est dommage, surtout la première très pertinente sur les petits arrangements entre amis et nantis.

Un autre regard sur l’Afrique : le Kenya dans le cadre d’un tournage cinématographique, « et la chance de faire tourner un peu l’économie » souligne un responsable du développement.

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Danny Huston ,Ralph Fiennes, des collègues de travail, des amis dans la vie...

John Le Carré : son point de vue sur le film. C’est passionnant de l’entendre évoquer le sujet . « Ce que j’attends du film, en tant que romancier,c’est qu’il conserve l’intention minimale du roman, et l’illustre avec un maximum de liberté.Il reste à peine une phrase .A peine une scène intacte dans ce film , et pourtant je ne connais pas de meilleure adaptation. »

Haruma, joué à Kibera, .L’intégralité d’une saynète ,sur les origines du sida. dont quelques extraits figurent dans le film


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