Les Editions Des Braques, rematérialisation du livre jeunesse

Ne faut-il avoir un joli grain de folie pour lancer une nouvelle maison d’édition jeunesse aujourd’hui ?

Parfaitement conscientes d’aller un chouia à contresens, les équipes de Victorie music (leader de la production musicale jeune public) et de Tralalere (créateur de contenu plurimédia pour enfants) lancent les Editions des Braques avec pour ambition de réfléchir à la complémentarité des textes, du son et des images, en toute authenticité. L’entonnoir rouge, chapeau des fous, sera leur symbole.

La collection se lance aujourd’hui avec 4 titres. A la maison, ce sont les deux livre/DVD qui rencontrent le plus vif succès.

« Mon dinosaure a disparu » (à partir de 5 ans), sur un texte original d’Alain Schneider : Dino qui ne fait que des bêtises a envie de quitter sa campagne et son père bourru. Ce faisant, il va vivre des aventures rocambolesques à Paris… Le livre peut donc se lire seul ou alors en regardant le DVD qui l’accompagne. Là, on trouve la chanson d’origine en version karaoké et le texte dit par Alain Scheider lui-même avec les pages qui défilent à l’écran afin de faciliter la lecture de l’enfant. J’avoue avoir été, au départ, parfaitement dubitative face à cet objectif pédagogique. Mais j’ai totalement changé d’avis en voyant ma fille suivre assidûment l’histoire tout en tournant les pages du livre, et ce jusqu’au bout alors même que l’histoire est assez longue.

Les illustrations naïves, modernes et loufoques de Vincent Farges participent aussi au plaisir de ce voyage. J’en profite pour souligner le talent de ce jeune illustrateur qui a participé à 3 des 4 ouvrages, chaque fois dans un style parfaitement différent et adapté à l’univers de l’artiste. Un pur bonheur, notamment pour « La fourmi et le roi Salomon » (à partir de 4 ans) dont j’adore l’univers chaleureux et onirique. Ce conte est pour moi un pur enchantement auditif, aussi, car il est dit, sans compromis de simplification de la langue, par Mamadou Sall, conteur mauritanien. On est donc bercé par la musicalité de sa voix africaine et les sinueuses phrases de la langue orale.

Les contes issus de la tradition orale francophone sont clairement un axe d’enrichissement de cette collection. Dès l’automne, on pourra ainsi découvrir « La princesse orgueilleuse ».

Longue vie aux Braques !