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Je glisse en nuées d’apocalypse
Entre les paupières de midi
Un frisson parcourt l’échine des rues
La foule se succède en vagues d’apparat
*
Nous guettons au silence
L’ébauche d’obscure attention
Nos pas glissent au pavé humide
Des quatre mais offertes
Au quartier défait
*
Nous sommes l’épine calcanéenne
Plantée droit au talon aiguille d’une saison sans grâce
Chaque parcelle de soupir est volée aux feuillets du bonheur
Qu’un bourgeon timide apparaisse aux branches noires du givre
Te voici passante dénudée
Qui avance en chair de poule d’apparence
*
Ta gracile beauté vient à la rencontre de l’instant
Nous marchons de concert un moment
Nous sommes passagers de rêves évanescents
Ne sachant trop que dire aux poignées ébouriffées des rencontres
*
C’est nuée de pâles amours
Qui s’agitent aux parvis de foires
Nuée de doux serments murmurés sous une neige de pétales
Amandiers qui se penchent sous le soupir d’un zéphyr de passage
*
A l’ombre des quais nous endormons nos jeunes pensées
Juste avant qu’en sourdes révoltes elles ne s’étirent en ailes ouvertes
Larguent les amarres et nous laissent à notre sommeil gourd
*
Te voici
Tu viens
Juste verbe
Aux poches trouées
Déposé en flanelles pourpres
Drapant la peau sirupeuse
Et le galbe
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Manosque, 27 mars 2010
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