La cage entrebâillée

Par Anne Onyme

La cage entrebâillée - Lao She

Folio, 436 pages

Résumé:

Dans les années 30, un mot nouveau fait fureur à Pékin tout le monde parle de divorce. Victimes du système traditionnel des mariages arrangés, tous aimeraient bien profiter de la nouvelle législation pour voler de leurs propres ailes. Lao Li, qui a fait venir sa famille de la campagne, et ses collègues de bureau voient leurs épouses se liguer contre eux. Seul Zhang, l'entremetteur, se croit à l'abri de la contagion; en réalité, d'autres dangers le guettent.

Mon opinion:

Satire de la société chinoise des années 30, La cage entrebâillée tourne au ridicule plusieurs situations familiales, matrimoniales et sociales. Lao She dresse un portrait de la Chine, des mentalités de l'époque et de ce pays, de la façon de concevoir le mariage, la vie de couple et les enfants. Le divorce est une nouveauté à la fois souhaitée par certains et méprisée par d'autres. Chaque personnage du roman remet en question sa condition de mari ou de femme. Veut-on toujours de ces mariages arrangés qui n'arrange en fait que les autres? Au-delà de la vie de couple, il y a les convenances et les conventions sociales qu'on se doit de respecter. La honte peut nous tomber dessus à tout moment et il n'y a qu'un pas à traverser pour être méprisé et exclus du cercle social. Lao She a beaucoup d'humour. Ses personnages sont intéressants. L'histoire fait parfois sourire, parfois grincer des dents quand on constate le fossé qui sépare les mentalités d'aujourd'hui à celle d'autrefois. Le roman nous offre également un voyage en Chine avec ses différents quartiers de Pékin et sa gastronomie. J'ai beaucoup aimé cet aspect culturel du roman. Pour quelques heures, j'ai eu l'impression de faire un saut dans le temps et dans l'espace. J'ai donc beaucoup apprécié ce livre! Je relirai d'autres romans de Lao She qui m'a plu pour son humour et pour l'impression d'y être un peu, moi aussi, dans la Chine des années 30.

Un extrait:

"Le silence entre époux est un peu comparable à une théière qui n'aurait pas de bec: on ne peut rien en tirer, mais si on l'agite trop fort et qu'on la renverse, on ne peut empêcher les feuilles qui sont à l'intérieur de sortir et on répand du thé sur toute la table."
p.195

Ce livre a été lu pour le Challenge 2007.