A voir la bande annonce, on peut croire que ce sera un film comique. Eh bien, on rit, oui. Mais ce n’est pas à proprement parler un film comique. Julie Gayet et Denis Podalydès nous entraînent dans l’histoire de deux marginaux, de deux inadaptés sociaux, encore que le mot « inadapté » ne convienne pas, il est trop négatif. Lui s’est mis hors du marché de l’emploi pour réfléchir, dit-il ; elle ne parvient pas à décrocher autre chose que des petits boulots non déclarés. Et pourtant ils ne se laissent pas déborder par ce que la société qualifie d’échec. Et c’est surtout elle que l’on suit, elle qui semble tout perdre peu à peu et dont on ne sait ce qui la tient, ce qui la retient de pleurer. Elle est toujours au bord des larmes, mais ses grands yeux, sa tenue toujours digne, nous attachent à elle et à son voisin, qui a l’air un peu plus farfelu, plus décoiffé…
Deux proverbes les définissent : « En atteignant le but, on a manqué tout le reste », pour lui, et « Sept fois à terre, huit fois debout », pour elle.
Ce n’est pas un film militant, qui dénoncerait le monde de l’entreprise, de la performance, de l’agressivité ; c’est tout le contraire. Et la musique, d’un groupe que je ne connaissais pas, Hey hey my my, accompagne bien de sa légèreté les pas de côté que font sans cesse les protagonistes.(cliquer sur la pochette du disque pour atteindre leur myspace)
C’est le premier film de Xabi Molia, il y a comme une timidité dans son approche du cinéma, mais aussi une tonalité décalée que le générique annonce et conclut sans esbrouffe.