L'abécédaire des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy (2007-2010)

Publié le 07 mai 2010 par Juan
Sarkozy président a donc soufflé sa troisième bougie à l’Elysée. Depuis son élection, jamais cet anniversaire n’a véritablement été fêté comme il se doit. Coincé par un mauvais bilan, le Monarque a préféré masquer l’évènement dès la première année. Toutes les élections intermédiaires ont été perdues (municipales en 2008, européennes en 2009, régionales en 2010). Une lente descente aux enfers qui pousse au questionnement jusque dans les rangs même du camp présidentiel. Il faut avouer que la liste des promesses non tenues s’allonge à fur et à mesure que l’on s’avance dans la mandature. La rupture n’est pas venue, exceptée dans l’outrance médiatique et la vulgarité politique.
Voici donc une mise à jour de l’abécédaire des promesses non tenues, réalisé une première fois en décembre 2008, une forme de réponse incomplète et subjective au court feuillet d'auto-justification publiée par les communicants de l'Elysée sur les trois années d'action écoulées. Les citations de Nicolas Sarkozy émanent de son propre abécédaire des promesses à tenir (que vous pouvez retrouver, au cas où l'UMP se décide à le retirer sur le site Intox2007).
Agriculture
« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agroalimentaire » C’est dit. Mais rien n’est fait. L’agriculture subit la crise de plein fouet. En août 2009, Bruno Le Maire prévient que les producteurs de fruits et légumes devront rembourser des aides européennes. Les mesures de soutien financier se font attendre. L’UMP perd un soutien électoral décisif.

Allocations Familiales

« J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant. » Dès avril 2008, les familles en furent pour leurs frais, en apprenant que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans.
Banlieues
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi
Le plan Marshall n’est jamais venu. Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, a tout tenté, du site web participatif (en juin 2007) bien vite oublié au «plan anti-glandouille » (août 2007), à l’annonce d'un plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soit-disant doté d'un milliard d'euros ! Elle s’abrite derrière le plan ANRU (34 milliards d’euros pour la rénovation urbaine décidé … en 2004 ! Pour exister, Amara parle toujours banlieues, burqa et délinquance.
Bouclier Fiscal
« Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable. Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»
Mesure phare du paquet fiscal, l’abaissement du bouclier fiscal de 60% à 50% des revenus, ajouté à l’intégration de la CSG et de la CRDS dans son assiette, n’a pas produit les effets escomptés : les exilés fiscaux ne sont pas revenus en masse en France. Les investissements étrangers en France n’ont pas varié. Au printemps 2010, le bouclier fiscal est même devenu le symbole de l’incohérence et l’inéquité fiscales du gouvernement Sarkozy. Protégeant massivement quelques très riches contribuables, il s’adosse à un principe présidentiel, le seul que Nicolas Sarkozy semble bizarrement s’évertuer à respecter malgré la conjoncture : ne pas augmenter les impôts. On découvre que le bouclier fiscal profite d’abord aux rentiers. Surpris ?
Capitalisme

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. » Contre les délocalisations, Sarkozy s’est réfugié derrière ses incantations. Sur la régulation du capitalisme mondial, ses discours aux accents gauchistes ont fait rire à l’étranger. Et chaque année depuis 2007, le Monarque promet qu’il édictera une loi sur le partage de la valeur ajoutée. On attend toujours.
Chômage
« Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein-emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. »
La défiscalisation des heures supplémentaires, mise en œuvre en octobre 2007, a accéléré la destruction de l’emploi intérimaire. En avril, le gouvernement ajoutait la diminution des indemnités chômage pour les sans-emplois qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », effectif depuis octobre 2008. La crise achève de détruire les espoirs d’une reprise de l’emploi. Le chômage n’a jamais baissé en Sarkofrance. On compte près de 5 millions de chômeurs. Quelques 500 000 personnes sont toujours « sorties » des statistiques chaque mois, alors que les offres collectées dépassent à peine les 200 000. Pire, le nombre de fins de droits s’est accru et Sarkozy a ignoré le problème pendant 6 mois. En avril, il lâche une aumône (460 euros par mois), un « filet de sécurité exceptionnel » à celles et ceux qui accepteront une formation ou un contrat aidé.
Croissance
« Ma stratégie économique, c’est de libérer les forces de travail en France pour créer ce point de croissance qui nous permettra de résoudre les questions de déficit.»
En 2007 et 2008, le gouvernement Sarkozy a menti, en surévaluant systématiquement ses prévisions de croissance. L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes et l’inflation du cours des matières premières a plongé le monde et la France dans la récession puis la croissance molle. La France résiste grâce à un modèle social que Sarkozy voulait détruire. En mars dernier, la Commission européennes critique une nouvelle fois les prévisions françaises de croissance pour 2010-2013.
Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit .»
Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. Le paquet fiscal de l’été 2007, prévu à 15 milliards d’euros, en coûte toute de même la moitié, et pour aucun résultat. En mars 2008, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Le déficit public est passé de 3,4 % du PIB en 2008 à environ 8 % en 2009; il est encore prévu à 10% en 2010. Et la dette publique a franchi la barre symbolique des 1 500 milliards d’euros. A bout de souffle (budgétaire), Sarkozy lance un « Grand Emprunt » de 23 milliards d’euros fin 2009, pour des « grandes » priorités.
Droits de l'Homme
« Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.»
Dès juin 2007, Sarkozy est allé saluer, conforter la quasi-totalité des dictatures du monde, au nom des intérêts bien compris de Sarkofrance. Qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? La Françafrique continue. A la faveur d’un remaniement gouvernemental en juin 2009, le secrétariat aux droits de l’homme est purement et simplement supprimé.
Environnement
« Le développement durable doit devenir une dimension essentielle de toute l’action publique. Ce n’est pas un choix, c’est une urgence, une nécessité
Sarkozy a cru qu’il pouvait récupérer la problématique environnementale à son profit : pacte écologique de Nicolas Hulot, création d’un super-ministère du développement durable (mais sans l’agriculture ni l’énergie), organisation d’un Grenelle de l’environnement en octobre 2007. Mais dès décembre, il fallut une grève de la faim de José Bové pour obtenir un moratoire contre la culture d'un maïs transgénique. Le malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures début 2008 fait patienter jusqu’à la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi votée en octobre 2009 par le Sénat. La loi de finances 2010 est légèrement teintée de vert pour faire bonne figure, mais le plan de relance de 2009 a dédié davantage de moyens financiers aux infrastructures polluantes (autoroutes, etc) qu’au développement durable. Cette boite à outils se révèle très contraignante alors que l’échec aux régionales a refroidi et droitisé les députés UMP qui se penchent sur le projet depuis le 4 mai. En décembre 2008, Sarkozy obtient in extremis un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 (à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire). Le sommet de Copenhague en décembre 2009 est un échec, et la taxe carbone franco-française, forfaitaire et injuste, est retoquée en décembre par le Conseil Constitutionnel avant d’être abandonnée en mars. « L’environnement, ça commence à bien faire » explique Sarkozy aux agriculteurs…
Europe
« L’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien: notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.»
L’histoire bégaye. Le traité simplifié de Lisbonne, ratifié en janvier, retoqué par un référendum irlandais en juillet, fut charcuté en décembre suivant. La présidence française de l’union européenne n’a pas servi la cause européenne. Sarkozy a joué les Etats (et surtout la France), contre l’Europe ; et troublé le couple franco-allemand avant de tenter de le conforter. L’Europe reste un nain politique, qui a révélé son impuissance à chaque occasion : crise financière de l’automne 2008, récession économique ensuite, sommet de Copenhague en décembre 2009, défaillance de la Grèce en avril 2010.
Finances
Les banquiers et les traders se sont invités au menu de la présidence sarkozyenne. Sarkozy a grondé, crié, promis. Suppression des paradis fiscaux ? Ils sont toujours là, ils ont simplement changé de nom. Restriction des bonus de traders ? La « super-taxe » a été adoptée trèèèèèès tardivement (en décembre 2009), sous la contrainte de l’exemple britannique. Régulation de la finance ? Sarkozy a repris à son compte quelques mesures britanniques bien timides exigeant l’étalement des versements de bonus aux traders.
Fiscalité
Début 2009, sous la contrainte de manifestations monstres, Sarkozy lâche 2,6 milliards d’euros d’allègements et aides sociales, dont la suppression du deuxième tiers de l’impôt sur le revenu. Les déficits publics sont tels qu’on imagine mal comment éviter, évidemment après 2012, une vaste cure d’austérité.
Le paquet fiscal de l’été 2007 permet de défiscaliser certains investissements dans les PME innovantes. C’est bien la seule mesure « économique ». Pour le reste, la France compte toujours 500 niches fiscales, pour un coût annuel de 74 milliards d'euros. Début 2010, la Cour des Comptes accuse Sarkozy d’avoir plombé de 6 milliards d'euros d'exonérations fiscales supplémentaires le budget de l'Etat en 2009, soit 0,3 points de PIB. Dernier cadeau en date, la baisse de la TVA sur la restauration. Sarkozy protège les niches (qu’il plafonne en pourcentage des revenus imposables, ce qui signifie qu'un gros revenu aura droit à une grosse niche...) et exonère un peu plus les droits de succession. Une politique pour les rentiers.
Golden Parachutes
« Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes. » Cette mesure ne fut jamais votée, ni même proposée.
Gouvernement resserré

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »
A chaque remaniement, le gouvernement a grossi de nouveaux secrétaires d’Etat. Il compte aujourd’hui 40 membres, sans compter le nombre record de collaborateurs les cabinets ministériels (+400 personnes dès 2007).
Identité nationale
« J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges
Grand ministère régalien créé en mai 2007 avec Brice Hortefeux, l’identité nationale est devenue un funeste débat, lancé le 2 novembre 2009. A droite comme à gauche, on n’y a vu qu’une opération politique pour récupérer l’électorat frontiste. Elle a fait choux blanc : dérapages verbaux, mise en scène préfectorale ridicule, propositions inutiles, et surtout, succès électoral du Front National en mars dernier. Eric Besson est prié de se taire. 


En 2008, Brice Hortefeux fait adopter un pacte européen interdisant les régularisations massives. Début 2009, son successeur Besson flanche avec la polémique sur le délit de solidarité réactivé par le film Welcome de Philippe Lioret. L'immigration, thème majeur de Sarkozy en campagne, reste une diversion qui n’intéresse plus grand monde. Sous couvert de quelques nominations symboliques au gouvernement (Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara) Sarkozy s'est permis ce que jamais la France n'a connu depuis la France de Vichy: création d'un ministère de l'Identité Nationale, regroupement familial durci jusqu'aux tests ADN, tests de Français, quotas ethniques par métier, rafles et traques jusque dans les écoles, industrialisation de la rétention, affaiblissement de la Cimade dans la gestion des CRA, et ... tribunaux pour étrangers. En juin 2009, Sarkozy se saisit de la Burqa et annonce 9 mois plus tard, lui qui prêchait le contraire il y a 5 ans, qu’il faudra l’interdire. Besson doit toujours trouver 27 000 sans-papiers à expulser (dont 17 000 à Mayotte), mais aussi 5 000 « aidants ». Le coût des expulsions est évalué à 25 à 27 000 euros l’unité.
Insécurité
La lutte contre l’insécurité est l’ADN politique de Nicolas Sarkozy. Ici aussi, son bilan est contestable. Les violences aux personnes ne cessent de progresser. La police souffre d’une politique du chiffre inutile et stressante. Et, « révision des politiques publiques » oblige, les effectifs des forces de l’ordre sont diminués. En 2008, on ne comptait pas davantage de policiers et gendarmes qu’en 1998… Forfaiture ? Vous avez dit forfaiture ? Les faits divers violents se sont multipliés depuis : incendies ou caillassage de bus en Seine-Saint-Denis, et même meurtres d’élèves qui relancent la polémique sur la violence en milieu scolaire. Sarkozy répond « video-surveillance » pour les uns comme pour les autres. Il a même dû laisser Michèle Alliot-Marie créer, en janvier 2008, des "unités territoriales de quartier", une police de proximité qui n’avoue pas son nom.
Immobilier

« Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement
En 2007, Nicolas Sarkozy nous vantait les vertus du crédit hypothécaire. Votées dès 2007, les mesures de soutien à la propriété se révèlent inutiles, coûteuses et anachroniques. La crise des subprimes a éclaté. La France manque de logements. La défiscalisation des intérêts d'emprunts n'a servi à rien. Les faillites boursières et le resserrement général du crédit ont achevé les ambitions présidentielles.
Logement
« Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Engagement des plus démagogiques du candidat, le 18 décembre 2006. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année. En janvier 2008, Fillon lance un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de «réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités.» En mars 2010, Benoist Apparu, son secrétaire d’Etat au Logement, préfère créer une « hotline » téléphonique. Le droit au logement opposable, qui fêtait sa seconde bougie à l’automne dernier, est resté lettre morte pour plus de 80% de ses bénéficiaires potentiels.
Pauvreté
« S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010.

Pouvoir d'achat


Cf "Travailler plus pour gagner plus."
Prisons
« Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine. » La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy. Les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois.
République irréprochable
Ce mandat fut celui de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 172% en janvier 2008, nouvel avion, dérapage des frais de la Présidence, multiplication des déplacements d'ordre privé, légions d'honneur de complaisance, nomination des patrons de l'audiovisuel, grâce présidentielle pour Marchiani et Tapie, nomination de proches à la tête de banques, cumul des salaires pour le patron d’EDF. 


Retraites

« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum.»
La « grande » réforme des retraites est pour cette année. Au début du mandat, le gouvernement Sarkozy a dégradé le régime par petites touches: suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions ( moins que l'inflation en 2008), et … défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers et des heures supplémentaires (pour ne citer que les deux plus importantes) qui creusent le besoin de financement des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an...
Sarkozy n’aura tenu qu’une promesse, celle de revaloriser de 25% en 5 ans le minimum vieillesse. Mais à quel prix ?
Santé
« Je ne pense pas qu’il y ait matière à beaucoup d’économies dans la santé. Compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l’aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. »
 Le 1er janvier 2008, Sarkozy créé de nouvelles franchises médicales entrent pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades. S’ajoutent environ deux cent déremboursements de médicaments supplémentaires et une augmentation de 5% du tarif des mutuelles cette année.

Seniors

« Je mets d’ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises »
Les entreprises avaient jusqu’au premier janvier pour conclure un plan d’emploi des seniors, sans contraintes ni engagements. Pire, en mai 2008, les (futurs) retraités apprenaient que (1) leur pension n'augmenterait que de 1,9%, (2) les pré-retraités de 57 à 60 ans devraient pointer prochainement au chômage, (3) la durée de cotisation retraite passerait mécaniquement à 41 ans et (4) qu'ils risquent d'être radiés du chômage après deux refus d'emploi comme tout chômeur. 60%* des seniors (55 à 65 ans) ont été ainsi précarisés en quelques jours.

Travail le dimanche
Nicolas Sarkozy, travaille lui-même rarement le dimanche, mais il aime faire du shopping sur les Champs Elysées. Adoptée à l’été 2009, la loi sur le travail le dimanche n’a servi à rien si ce n’est fragiliser un peu plus le petit commerce.


Travailler plus pour gagner plus
Ce slogan méritait un blog à lui tout seul. Votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non. L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières, conjuguée à une faible augmentation des salaires, a sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. En 2009, la crise est là. Mais Sarko s'obstine. Comme nous l'écrivions voici presque deux ans, on ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court.
Ami sarkozyste, où es-tu ?

Et merci à Politistution pour sa vigilance video.