Un jeune homme de 20 ans, Tianshi, tue femme après femme en les énucléant et terrorise la région. Sa mère, l’instigatrice de ses meurtres, souhaite aider la dépouille de son mari mort lors d’un retour de voyage qui a duré 42 jours a trouvé le chemin du paradis. Le jeune homme sculpte des visages de femmes et, dans l’argile, fait une orbite pour accueillir les yeux des défuntes. Le sanctuaire se trouve en haut du mont Kunlun, sur la tombe de son père. La dernière victime est désignée, c’est la fille du chasseur d’oiseaux de l’autre côté de la montagne.
Là, Tianshi se remet en cause : n’est ce qu’une affaire de religion ? Est-ce vraiment pour que son père, celui qui ne suit pas les croyances de ce « prêtre aux yeux bleus de la compagnie de Jésus », trouve la voie après la mort? Et que cache donc cette mère continuellement absente et autoritaire ?
« L’oiseau de Kunlun tend le cou
Les magnolias se fanent
Personne ne viendra au printemps
Il n’a pris que quelques pétales dans son bec. »
Ce conte qui pourrait paraître glauque est définitivement très poétique. Lisa Bresner nous parle d’amour conjugal et filial, de compromis amoureux, de mensonges ou de silence encore pire que des mensonges. Elle nous parle du plein et du vide, en sculpture comme ailleurs…
« Pourquoi n’avons-nous jamais appris à sculpter ? Est-ce que l’argile, les rochers, le marbre renferment des fantômes que nous ne devons pas réveiller ? La forme reste invisible à l’œil. Elle est blottie au plus profond du moindre caillou, si l’on casse le caillou pour trouver une forme, il ne reste que les éclats de caillou et la forme est brisée. Le vent et la pluie nous servent de burin et d’alliage. Chaque saison sculpte de nouveaux arbres, des fleurs différentes et des montagnes autres. Le temps se charge de les sauver. »
Lily offre un beau billet tout aussi mystérieux. Ne vous laissez pas aller aux idées noires qui pourraient échappées de mes lignes, des siennes et de la vidéo, faite par l’auteure elle-même pour accompagner/sublimer ce petit conte (présente chez Lily), et lisez le donc pour y voir tout le reste ! A certains moments, j'ai même cru qu'elle nous parlait de la Reine-Mère d'Occident Xiwangmu...
Lisa Bresner ne peut pas être réduite à ce roman, suivez donc le lien