Hier soir invité du 20 heures de TF1, le Premier ministre François Fillon a dit la volonté du gouvernement de faire des économies… en réduisant les niches fiscales, c’est-à-dire les exonérations d’impôts concédées aux ménages.
Cette façon de présenter les choses laisse penser que l’argent que l’État ne prélève pas lorsque les ménages paient moins d’impôts n’appartient pas aux ménages, mais au contraire à l’État, qui se doit donc de le leur reprendre.
C’est évidemment une erreur d’optique : les niches fiscales ne constituent pas une dépense pour l’État, mais une non-recette, de la même manière que les remboursements de l’État aux bénéficiaires du bouclier fiscal ne coûtent rien à l’État. C’est un argent qui n’aurait pas dû leur être prélevé, tout simplement.
En présentant les niches fiscales comme une dépense, François Fillon n’ajourne pas seulement la nécessaire réduction des dépenses publiques.
Il tente en outre de justifier l’augmentation des impôts de manière fallacieuse. Plutôt que d’assumer cette hausse des impôts, il fait croire au contraire qu’il se soucie avant tout de réduire le train de vie de l’État. Est-ce bien honnête ?