L'appel abjecte d'André Santini

L'appel abjecte d'André Santini
Par http://www.ginisty.com/

"Bayrou m'a tuer pourrait dire l'UDF, dont l'acte de décès a été signé ce week-end à Villepinte", accuse M. Santini, pour qui l'UDF "se dissout dans le MoDem, un parti sans ligne politique, sans élus, sans vision, sans cohérence interne. [...] En ce week-end de deuil, j'appelle à un Grenelle du centre, qui réunirait, de Bockel à Borloo, en passant par Robien ou Cavada, tous les centristes qui soutiennent Sarkozy."

Voici l'essentiel de la réaction de Santini après la création du Mouvement Démocrate. Je ne suis pas un ancien en politique et je n'en mesure peut-être pas toutes les subtilités mais, au risque de vous choquer, il faut tout de même que je vous dise que je n'ai jamais entendu un truc aussi con et aussi méprisant pour la démocratie.

Car que s'est-il passé ce week-end ? Des milliers de militants, 7 mois après l'élection présidentielle, ont décidé d'appeler à la création d'un nouveau mouvement politique. Guidés par François Bayrou et libres de leurs opinions, en pleine possession de leur discernement, ces militants ont fait à leur façon un "grenelle de l'engagement politique" et ont appelé à créer le MoDem.

Ce n'est pas parce que Santini ou l'un de ses compères a participé à la formation de l'UDF il y a 30 ans, qu'il a aujourd'hui un quelconque droit sur le centrisme ou toute autre forme d'héritage politique. Et quoi qu'il en soit, sa voix ne compte pas plus que celle d'un militant du MoDem venu exprimer ses opinions à Villepinte.

Plus ça va, plus il s'installe dans la caricature de lui-même, celle de la politique à l'ancienne qui ne reconnaît pas la possibilité aux militants de s'exprimer et qui ne conçoit un mouvement politique que dans l'opulence oligarchique de notables qui disposent pour le peuple et à la place du peuple. Il veut un grenelle, mais un grenelle de cadres. Il invoque Borloo, Cavada, Bockel, De Robien. Pas un mot pour la base, celle qui vote et s'exprime, celle qui veut prendre son destin en mains.

En faisant cette déclaration aux bons mots suranés, Santini jette un discrédit sans appel sur le rêve démocratique des très nombreux sympathisants du MoDem. Après tout, si Santini avait voulu prendre part à cette construction, la porte était ouverte et ce chemin eut été plus digne que celui de la trahison.

Chaque jour, je mesure à quel point mon engagement politique a du sens. Je crois à la démocratie, je crois à l'alternative que représente le MoDem, je crois en la possibilité de faire de la politique autrement, je crois que l'on peut s'éloigner des pratiques d'un autre monde dans lesquels se vautrent encore quelques barons abjectes.

Pour combien de temps encore ?