Happy birthday, Mister President.
Je vous souhaite, malgré vos airs bravaches, vos gesticulations de matamore, vos fâcheux écarts de langage qui n'excluent pas la vulgarité des parvenus et votre propension, partagée avec certains de vos amis, à apporter des réponses bêtement sécuritaires aux graves questions posées (notamment dans les urnes) par vos concitoyens, de n'être pas le Président qui aura fait glisser, de loin en loin, la France, dans l'impasse carcérale qui restera, je l'espère sincèrement, une vue de l'esprit du réalisateur et auteur du clip ci-dessous, que je vous dédie.
Il s'agit d'un simple clip vidéo, assurant la "promo" du nouveau titre de M.I.A., Born Free. Encore que M.I.A. semble assurer uniquement la bande sonore d'un film d'anticipation (d'anticipation ?) que je vous invite à visionner attentivement, Mister President, si vous ne l'avez déjà fait.
Born free, M.I.A., réalisation Romain Gavras
Ce clip, ce film est déplaisant. Il est anxyogène, très angoissant. Il l'est parce qu'on sait les extrêmes limites que peuvent atteindre, ici, là, aujourd'hui, hier, des corps constitués armés, lorsque la haine de l'autre est flattée par le pouvoir. Novembre 1961, Paris. Juillet 1942, Paris.
Il appartient aux artistes d'être visionnaires. Il appartient aux politiques d'entendre les artistes et de rendre impossible l'insupportable. Tant que le corps électoral français ne vous aura pas congédié, il vous appartient, Monsieur le Président, de garantir vos partisans et vos opposants contre l'innommable. L'accès au pouvoir suprême se traduit avant tout par l'imposition de responsabilités écrasantes.
Bon anniversaire, Monsieur le Président et rappelez vous que vous ne procédez que de nous. Le pouvoir modeste, c'est encore le pouvoir, c'est aussi la mémoire d'un combat incessant entre démocratie et barbarie. Chacun doit, dès lors, choisir son camp. Je compte sur vous, sur votre discernement et souhaite un bon anniversaire aux trois années de votre pouvoir absolu.