Punta Arenas – Ushuaia … 11/03 – 25/03
Le vent souffle en bourrasques toute la nuit, nous empêchant de dormir. Nous pensons à la route, comment pédaler avec un vent pareil ? A 6h du matin, le réveil sonne et Ben bondit sur l’ordinateur et les sites météo. Ce qu’on voit ne nous rassure pas vraiment, rafales de 80 à 100 km/h. Hélène n’est pas enthousiaste non plus et c’est Francis qui nous pousse dehors. Finalement, quand le jour se lève, le vent faiblit un peu. La température est quand même bien tombée car il fait froid dans la petite cuisine habituellement surchauffée. Eduardo nous gratifie d’un de ses petits-déjeuners à damner l’âme d’un cycliste : œufs, pain, gâteaux, beurre, confiture, yaourt… En route pour le ferry, nous passons devant la maison d’où Sir Ernest Shackleton (1874 – 1922), l’explorateur polaire anglais, a organisé l’expédition pour aller récupérer ses hommes bloqués sur l’ile Elephant. Allons, notre voyage jusqu’à Ushuaia est loin d’être aussi difficile ! La traversée du détroit de Magellan passe vite, animée de conversations ‘cyclistes’ avec Francis et Hélène. A l’arrivée au port de Porvenir, de petits dauphins noir et blanc accompagnent le bateau en sautant joyeusement sur les côtés. Nous pique-niquons dans le village, abrités du vent derrière un bâtiment et prenons la route en début d’après-midi. Derniers km de ripio avant Ushuaia… sur 170 km jusqu’à San Sebastian, les villages jumeaux de part et d’autre de la frontière Chili-Argentine. La route n’est pas trop mauvaise mais comme tout les cyclistes nous avaient dit : ‘Tu vas voir, tu la fais en une journée cette route, en plus c’est vent de dos tout du long’, nous nous attendions à une balade. En fait, la route monte et descend le long de la côte ! Ben commence déjà à s’inquiéter : ‘Dis donc, on n’a prévu que trois jours de nourriture, qu’est-ce qu’on va devenir ?’ et Sylvie se dit qu’elle aurait peut-être dû prévoir quelques repas de secours supplémentaires. La route passe plusieurs cabanes de pêcheurs, plutôt précaires, sur la plage. Des dauphins viennent nous distraire, ils sont vraiment joueurs, sautant et tournoyant dans les airs. Soixante km après Porvenir, le vent reprend des forces et nous nous arrêtons pour une pause dans un abribus. Chacun sort biscuits et facturas et nous commençons à envisager la nuit : ‘Tu crois qu’on tiendrait à quatre dans cet abri ? Oui, si Francis (qui est immense) se met dans ce sens-là, on doit pouvoir tenir’. Mais du haut de la colline, nous distinguons des toits rouges, une estancia ! L’endroit semble désert pourtant des chiens aboient, probablement enfermés dans un abri et deux chevaux paissent devant la maison bordée de fleurs. Nous commençons par frapper à la porte du maître mais tout est vide. De la musique s’échappe de la maison du gérant, il y a forcément quelqu’un ! Nous trouvons Rigoberto dans le hangar à voitures. Il n’a pas l’air très surpris de nous voir, quatre cyclistes frigorifiés, et nous invite immédiatement chez lui. Comment ça, mais on n’a même pas eu besoin de claquer des dents pour le convaincre ! En fait, il a l’habitude, il a hébergé un couple suisse à vélo il y a une quinzaine d’années et depuis, les Suisses se repassent son adresse et il accueille une dizaine de cyclistes par an. C’est un peu comme Fabian, vivant ici tout seul une bonne partie de l’année, il est heureux d’avoir de la compagnie. Son patron ne vient que rarement, les enfants viennent parfois en vacances l’été. Rigoberto nous explique que les patrons, en Patagonie, sont beaucoup plus humains que dans le nord. Patrons et employés prennent leurs repas ensemble et se parlent d’égal à égal. Dans le nord, les patrons sont hautains. Personne n’a compris, par exemple, que la famille l’invite à Santiago au mariage d’un des enfants. Rigoberto nous donne la chambre des tondeurs de mouton qui n’est utilisée que quelques jours par an. Nous mettons nos affaires dans le dortoir et rejoignons la cuisine, seule pièce chauffée de la maison ! Depuis la traversée du détroit de Magellan, nous sommes sur l’ile de la Terre de Feu, ainsi appelée à cause des feux que les indigènes allumaient pour se réchauffer. Nous nous demandons vraiment comment ils pouvaient survivre ici, avec peu de vêtements, dans le vent, le froid, la pluie. L’impression d’environnement hostile et isolé est renforcée lorsque Rigoberto nous raconte son accident, il y a quelques années. Il est tombé de cheval et s’est fait très mal au dos. Souffrant trop pour remonter sur son cheval et n’ayant pas de téléphone, il s’est trainé jusqu’à l’estancia voisine. Il a mis plusieurs heures à tous petits pas, pour parcourir seulement quelques km. Maintenant, c’est un peu mieux, un pylône de téléphone portable a été installé dans la baie en face et il arrive à capter du jardin.
Nous quittons Rigoberto le lendemain, émus de le laisser seul, avec pour seule compagnie ses douze chiens de troupeau. Le temps se couvre rapidement tandis que nous continuons à longer la côte. Pschhhit … tiens, Hélène vient de crever. Alors que les deux garçons s’échinent l’un après l’autre pour regonfler le pneu réparé, Sylvie, compatissante, propose de les aider. Elle a à peine gonflé deux coups que le pneu se dégonfle, elle vient de casser la valve. Les garçons se moquent d’elle mais Francis finit par lui dire qu’eux aussi en ont cassé beaucoup. Quelque chose à voir avec la valve qui est trop haute. N’importe, on ne l’y reprendra plus ! Nous pique-niquons dans un abribus et sommes rejoints par un couple allemand moto rencontré à Punta Arenas. La fille est frigorifiée et ils s’arrêtent le temps de boire le thé de leurs thermos. Voyager à moto nous a toujours semblé luxueux, pas d’effort et ça va tellement vite. Mais sans équipement adapté, on ressent bien plus le vent et le froid. Pédaler nous tient chaud ! Nous repartons sous le crachin. Vu le ciel, nous savons qu’il va pleuvoir jusqu’au soir et enfilons veste, pantalon imperméable, guêtres et gants. Au bout de deux heures, nous sommes trempés malgré les ponchos passés par-dessus les vestes. Francis et Hélène ressemblent à de grandes chauves-souris vertes, leurs ailes battant à la moindre rafale. Il reste encore quarante km jusqu’à la frontière, la pluie nous ralentit et la route ondule toujours. Chacun se met dans une bulle, nous nous isolons de l’inconfort en rêvant … à des livres, des films, ce qu’on fera en rentrant … bref, chacun se déconnecte pour oublier le froid et les vêtements trempés qui nous collent à la peau. Arrivés à la douane, la journée n’est pas finie. Sylvie réussit à faire tenir le tampon de sortie sur une page déjà surchargée. Son passeport est presque plein et quand les douaniers ne font pas attention, ça se remplit vite. Une fois les passeports tamponnés, nous apprenons que l’autre poste frontière est encore à 15 km et que la route monte. Nous flanchons, nous nous sommes refroidis avec l’attente et dehors il va faire nuit. Le seul hôtel n’est pas dans nos moyens alors nous frappons à la porte des carabineros. Malheureusement ceux-là ne sont pas très coopératifs. Malgré notre concert de claquements de dents et nos airs transis, le policier est inébranlable : ‘Je ne peux rien faire pour vous !’. Nous repartons la tête basse quand il nous rappelle : ‘On va faire une exception pour vous’. Bon, ça va, il ne faut pas exagérer quand même ! Ils nous prêtent une maison abandonnée mais ‘interdiction de faire du feu’. Zut, on regarde d’un air déconfit le poêle à bois qui trône dans la salle principale. Nous étendons tous nos vêtements mouillés et nous changeons mais ce n’est pas la flamme de nos réchauds qui va réchauffer l’atmosphère. Le douanier revient une heure après : ‘Ça va, tout va bien ?’. ‘Oui, enfin, je crois que nos vêtements ne vont pas beaucoup sécher’ risque Hélène. ‘Ben vous êtes toujours mieux ici que dehors’ lui réplique le douanier. Ok, on a compris, ils ont juste voulu éviter de retrouver quatre stalactites devant leur porte le jour suivant !
Le lendemain il ne pleut plus et vêtements et sacoches sèchent en une demi-heure avec le vent. Nous retrouvons le goudron à la douane argentine et célébrons devant des empanadas avant de reprendre la route. Le vent continue à souffler de côté mais nous avançons quand même à bonne vitesse. Une estancia est en vue, l’estancia Sara, indiquée sur notre carte. C’est presque un hameau avec ses petites maisons blanches sur une rangée, il y a même une école ! De gros nuages gris envahissent le ciel et les rafales deviennent de plus en plus fortes et rapprochées. ‘Allez, on ne peut pas nous refuser l’hospitalité avec un temps pareil’ s’écrie Ben en frappant à la plus grande des maisons. Un petit garçon nous ouvre alors qu’une averse de grêle s’abat sur nous. Nous comprenons que son père n’est pas là puis il referme la porte et il ne rouvrira pas quand nous frapperons pour en savoir plus. Nous essayons plusieurs maisons mais elles sont toutes vides et semblent chacun avoir une fonction différente. A travers les fenêtres, nous voyons que l’une sert de bureaux, l’autre a l’air réservée aux compteurs électriques, une autre encore contient des lits superposés. Un peu plus haut, au bout d’un chemin, il y a d’autres bâtiments, peut-être une autre estancia ? En fait, c’est la maison du maitre. Nous sommes ébahis, rien à voir avec la maison de maître à l’estancia Concordia (Rigoberto). Une allée de graviers bordée de fleurs monte à un petit manoir. A travers les vitres de la véranda, un petit salon où il doit faire bon siroter un café en observant le ciel menaçant. Une employée nous ouvre et nous explique que tout le monde, maître et employés, est parti à la foire agricole de Rio Grande, la ville voisine. ‘Ils devraient être de retour d’ici une heure, moi je ne peux pas prendre de décision’ nous dit-elle. Ben et Hélène aimeraient attendre, gambergeant sur le lit à baldaquin et l’asado (barbecue) gigantesque qui nous attendent. Mais Francis et Sylvie éclatent de rire devant leur imagination galopante et donnent le signal du départ : ‘Ne vous inquiétez pas, on en trouvera une autre d’estancia !’ L’employée nous dit qu’on devrait en passer une autre d’ici 17 km. Finalement c’est 30 km de plus qu’elle voulait dire. Le temps ne s’améliore pas, toujours couvert mais les jeux de lumière sont fantastiques, les rayons du soleil filtrent à travers les épais nuages et descendent en rais lumineux jusqu’au sol. Les cieux de Patagonie continuent à nous émerveiller. Les estancias se suivent et ne se ressemblent pas. L’estancia Violetta est composée d’une maison neuve et de quelques maisons assez délabrées. L’homme qui nous ouvre et à qui nous demandons s’il a un endroit sec à nous prêter – tout est dans la tournure de la phrase ! – désigne en souriant une des maisons aux murs pelés. C’est une maison en rénovation et une fois le sol dégagé et balayé, nous sommes comme chez nous. Hélène nous prépare des tortas fritas, de petites boules de pâte sucrée sautées à la poêle, en dessert et nous mettons de la bonne musique française.
Nous arrivons en fin de matinée à Rio Grande et commençons par chercher le Carrefour, annoncé par un panneau gigantesque à l’entrée de la ville. Nous faisons le plein de baguettes et autres produits de base et repartons pour le Club Nautique. Surprise ! Neil, Harriet et Mateo sont là depuis deux jours. Harriet est descendue en bus à Ushuaia voir une amie qui rentrait d’une saison de travail en Antarctique. Pas de navigateurs au Club Nautique mais beaucoup de cyclistes, nous sommes douze ! La salle commune est un grand hangar à kayaks aménagé avec une cuisinière, un évier et quelques tables. Nous avons le choix entre dormir sur le sol de la salle de yoga ou camper. Finalement, nous préférons l’intimité de la tente même si dehors il gèle. Nous passons une super soirée à bavarder avec les uns et les autres. Mateo, le pop-corn master, prépare une gigantesque marmite de pop-corn. Quand nous nous couchons, notre tente est déjà givrée…ça promet. Sylvie dort avec sa cuirasse complète : chaussettes, pantalon et tee-shirt en mérinos et bonnet !
Nous pédalons toute la matinée avec le vent de dos, enfin, ce n’est pas trop tôt, à deux jours d’Ushuaia ! Pique-nique sur la plage, au bord de l’Atlantique. La terre est tellement étroite sous ces latitudes que nous passons sans cesse de l’Océan Pacifique à l’Océan Atlantique. De l’autre côté, c’est l’Afrique du Sud et un peu plus haut, la France… Au moment de remonter sur les deux vélos, deux ombres se dirigent vers nous. Des condors ! Sylvie est tellement surprise qu’elle lâche son vélo au beau milieu de la route, juste après un tournant. Coup de stress pour le redresser et déjà les condors s’éloignent. Ils volaient si bas que nous avons pu distinguer leurs plumes blanches et noires. Ils ne battent pas des ailes et pourtant avancent contre le vent. Nous quittons la côte et le paysage change. La route ondule, passe dans la forêt et, au loin, nous apercevons des sommets enneigés. Les ondulations deviennent de vraies montées et descentes au moment où il commence à pleuvoir. Francis et Hélène nous ont distancés, zut, il reste encore une heure avant le village de Tolhuin. Comme d’habitude, nous pensons : ‘Mais pourquoi nous ne sommes pas partis une heure plus tôt ce matin ?’ ! Finalement, ça y est, un immense panneau ‘Panaderia La Union’ nous accueille à l’entrée du village. Cette boulangerie est célèbre parmi les cyclistes et aussi les touristes. Emilio, le propriétaire, s’est mis d’accord avec les bus qui transitent entre Ushuaia et les villes du nord pour que l’arrêt se fassent devant la boulangerie. C’est un peu l’usine mais nous sommes bien contents de retrouver Francis et Hélène et de nous attabler au chaud devant une assiette de pâtisseries. Une rumeur court comme quoi Emilio héberge tous les cyclistes qui se présentent chez lui. Tous les serveurs sont occupés et nous nous voyons mal débouler comme un cheveu sur la soupe : ‘Bonjour, on peut dormir ici ?’. Qui ne tente rien n’a rien se disent les deux filles qui avisent un serveur au comptoir. ‘Donnez-moi cinq minutes’ leur dit-il. Un instant plus tard, Andrew arrive. C’est un cycliste comme nous, il a fait Minnesota – Ushuaia en cinq mois ! Une brute du vélo quoi ! Il s’est posé quelques semaines ici et travaille à la boulangerie en échange du logement. Nous garons nos vélos dans un entrepôt entre d’énormes sacs de farine et des pots de 10 kg de manjar (ou dulce de leche, une crème à tartiner au caramel). Nous dormons à l’étage dans une grande salle, au-dessus des fourneaux, dans des odeurs sucrées. Nuit inédite !
Le lendemain, nous décidons de rester une journée. Francis ne se sent pas très bien (un abus de gâteaux ?) et passer une journée dans cette boulangerie nous amuse. En plus, Neil, Harriet et Mateo ont fait un détour et ils doivent arriver ce soir. Nous passons la journée à trier les photos, écrire, tout en faisant des allers-retours avec le rez-de-chaussée pour aller chercher empanadas et facturas. Le soir, c’est une dizaine de cycliste qui dort par terre ! Nous rencontrons une Coréenne qui est là depuis trois jours. Elle voulait aller en stop à Ushuaia mais le chauffeur s’arrêtait à Tolhuin. A peine arrivée, Andrew lui a montré la salle de pâtisserie et quand elle a su qu’elle pouvait apprendre à faire des gâteaux, elle est restée ! C’est sûr, ce n’est pas en France qu’on passerait aussi facilement côté cuisine.
Nous partons tôt. Ushuaia n’est plus qu’à 100 km mais il y a deux cols à passer. Tout le monde nous dit : ‘Attention, ça monte pour Ushuaia !’ mais nous ne nous affolons pas. On a fait la Carretera Australe quand même ! Le ciel est bien bouché et une petite neige fine tombe. C’est de la faute d’Hélène ! Ce matin, avant de partir, elle a dit qu’elle voulait de la neige avant d’arriver à Ushuaia. ‘Mais j’ai bien précisé, juste avant Ushuaia’ nous dit-elle ! La montée n’est finalement pas si terrible que ça. Dix kilomètres le long d’une gorge, le fleuve étincelant en contrebas et les sommets enneigés devant nous. En haut, le paso Garibaldi. Francis et Hélène y déjeunent, à l’abri derrière un rocher mais c’est trop venté pour nous, en avant pour la descente ! Dix km plus loin, nous nous arrêtons à un petit café en bord de route. La famille qui le tient est adorable, la femme nous propose même sa cuisine ! Nous déjeunons d’une salade de lentilles préparée la veille (on en avait marre des sandwiches au thon) et elle nous apporte deux cafés avec une crème fraichement battue, délicieuse à tomber par terre. Francis et Hélène arrivent, allez deux cafés de plus. En partant, ils nous font cadeau d’empanadas. Quand nous repartons, le vent s’est levé et à un tournant, Hélène, qui roule devant, fait demi-tour et fonce à toute allure vers nous. ‘Mais qu’est-ce qu’elle fait ?’ se demande-t-on surpris. Juste à ce moment-là, une bourrasque de vent fait tomber Sylvie par terre. Nous éclatons de rire. Décidément, on ne s’ennuie jamais ici avec le temps ! Les filles poussent leur vélo et les garçons avancent tant bien que mal. Passé le tournant, le vent faiblit un peu et nous pouvons remonter sur les vélos. Ushuaia est annoncée par un grand panneau en bois ‘Ciudad la mas austral del mundo’. Pause photo obligée ! La ville est en contrebas et s’étend le long de la côte sur plusieurs km. Rien d’exceptionnel, la ville a été construite de bric et de broc mais qu’importe ! Nous venons de faire plus de 3.000 km rien qu’à la force de nos gambettes et nous sommes à la fin de l’Amérique du Sud ! Youpi ! Nous retrouvons Pete et Isla à leur hôtel et, alors que Francis et Hélène vont vaillamment au camping (les prix sont élevés), nous craquons pour une chambre. Après tout, on l’a bien méritée !
Le lendemain, surprise, surprise… Ben demande Sylvie en mariage sur le port, sous le panneau ‘Fin del Mundo’ ! C’est sûr, après deux ans de voyage à vélo et neuf ans ensemble, il peut prendre le risque !!
Nous passons une semaine à Ushuaia à ne pas faire grand-chose. Le temps froid et nuageux voire pluvieux n’incite pas à aller se balader dans le parc de Terre de Feu ou aller faire une croisière sur le canal de Beagle. Nous restons donc au chaud à admirer la vue sur le canal avec les montagnes enneigées de l’autre côté. Nous retrouvons les autres cyclistes plusieurs fois : plateau de fromage et vraie baguette, viande grillée … les occasions ne manquent pas. Nous visitons aussi de vieux voiliers en croisière autour de l’Amérique du Sud pour fêter le bicentenaire de l’Argentine et du Chili. Et Ben passe deux jours à emballer les vélos pendant que Sylvie remet le blog à jour. Le jour du départ, nous sommes un peu tristes. Finie la Patagonie, les grands espaces, la pampa, les glaciers, les cascades, les gens accueillants, les couchers de soleil flamboyants … les coups de gueule de la météo aussi, la pluie, le vent, le froid. C’était fatiguant mais nous nous sentons prêts à aborder des routes difficiles maintenant.