C'est avec une envie de pisser et de boire (pratique donc) que les lumières s'éteignent sur la salle du Dôme. L'intro de Rated R, Mad House, débute servi par une vidéo futuriste. Rihanna est en plein rêve où elle se retrouve être la dernière fille sur Terre, le dernier espoir, tout un programme. Les premières notes de Russian Roulette se font entendre et Rihanna fait son entrée, juchée sur une plateforme qui s'avance sur scène, telle le messie que l'on vient de nous annoncer. La chance accompagne notre Jedi à la grande mèche, puisque ses probables fausses notes se voient couvertes par l'acoustique du Dôme et le public qui connaît plutôt bien ses paroles. Fusillée par ses propres danseurs, elle enchaîne rapidement avec son titre Hard, perchée sur un tank rose évocateur. Alors qu'elle enfile son casque très Mickey Mouse-ien, le public continue d'être en ébulition, d'autant que les premières notes de Shut Up An Drive se font entendre. Rihanna arrive sur l'avancée où une voiture l'attend et entame un numéro très énergique, y allant d'elle même pour frapper la caisse avec une batte de base-ball. Et puis l'ambiance se calme, les lumières se tamisent et Fire Bomb débute. Des premiers accords qui déstabilisent un peu mais s'ensuit une interprétation vocale très bonne, même si entre nous, on voyait plus son cul que sa mèche. L'avantage d'être devant la scène, c'est que l'on voit plus ou moins, des petites bouteilles d'eau à la marque de ses chaussures. C'est donc avec un petit plaisir que l'on assiste à la pose compliquée d'un objet non identifié sur la tête de Rihanna. Entre crête intergalactique et prolongement capillaire osée, on a mis du temps à faire le lien: Disturbia. Rihanna ne lésine pas sur la camelote: intro mystérieuse qui s'achève sur une note réussie, des géants sur échasse apparu de nulle part, un numéro de cache-cache et d'accro gym au son des Ban Bam Bi Dam Bam qui mettront les plus réticents dans l'ambiance. Rihanna disparaît, ses danseurs finissent par gesticuler et la salle se voit plonger dans le noir, dans les cris.
L'écran s'allume. Nous sommes en plein dans le monde de Rihanna, "Our Soul Option". Sur les billets de banques, les plus grandes marques populaires, en couverture de magazine, Rihanna est l'objet de toutes les attentions, de celles qui restent après la fin du monde. Une image, une voix, la dernière fille sur terre. C'est ainsi que débute Rockstar. Rihanna, toute cape sortie, descend du ciel. Après une bonne imitation de son jeu de guitare, elle enchaîne avec son tube Rude Boy. Plus chaude que jamais, elle n'hésite pas à placer son micro et à la balancer de haut en bas là où il convient de le faire. Pendant ce temps, je manque de tomber, mon amie prenant toute la place pour me signifier que "ahhhhh c'est le danseur de britneyyyy", tout ça pour que je comprenne et visualise le monsieur une fois sur le retour.
Après cet enchaînement de tube, Rihanna se pose... pour plusieurs chansons. Le risque étant que trop de ballade se succède et amoindrisse l'engouement du public (parce qu'elle enchaîne quand même à la suite Wonderwall d'Oasis, Hate That I Love You, Rehab, Unfaithful, Stupid In Love et Te Amo). Que Nenni ! Rihanna se pose sur son tankounet et communique avec son public, rebelote pour Take A Bow où elle se la joue "je suis une fille simple" en s'asseyant sur le bord de la scène. Deux autres tableaux se succèdent: un tribunal pour Unfaithful, avec un enchaînement plus vite que la musique pour Stupid In Love (vraiment dispensable, on aurait pas cracher sur un The Last Song par exemple) et des acrobaties en veux-tu en voila sur Te Amo, tableau très sensuel, toujours à connotation "violente", preuve en est de Rihanna chevauchant une mitraillette géante.
Petit retour en boîte. Littéralement. Alors que tout le monde bloque sur la scène centrale, c'est en petit malin ayant regardé les vidéos de YouTube de la veille que je sais qu'elle apparaît par l'avancée, emprisonnée dans une cage R géante. Entre Don't Stop The Music et Breakin Dishes (et son beau jeté de doigt d'honneur), le public reste en forme, en témoigne les pieds de la fille de derrière que j'ai écrasé juste comme il faut. L'occasion pour les cameramens de filmer un public qui se voit projeter sur un écran géant. Rihanna, semble-t-il émue aux larmes (ou alors elle prend des cours d'acting class) se poste devant l'écran et nous salue. Highlight of the night !
Et puis la belle repart pour un faux rappel, en tout cas un vrai final. Marseille est chaud et scande pendant plus de 3 minutes leur popstar adorée à coup de "Rihanna !" et de trucs un poil plus beauf (vous vous rappelez Secret Story ?). Une dernière vidéo se lance, que l'on vous offre.
Les moins fans se retrouveront perdus de par la présence des duos Live Your Life et Run This Town, mais pourront s'égosiller sur Wait Your Turn et son fabuleux "I pitch with a grenaaade !" Et puis arrive Jésus. Le messie. Le top of the tops. UMBRELLA ! Petite épaulettes gonflables, confettis, ella-ella-eh, mèche fabuleuse. Bref, un deuxième highlight ! Au final, on récolte les dernières confettis, et on repart acheter le Tour Book. Rihanna prouve avec cette nouvelle tournée qu'elle sait ce qu'elle veut. Elle n'est pas juste une machine à tubes, elle a des idées, et a eu la bonne idée de s'entourer de Jamie King, notamment derrière le Circus Tour de Britney Spears. Oui elle était en retard, mais elle était là, et c'était beau.
Photos: Tous droits réservés à Élodie Russo - Suivez la sur son Flickr.