Magazine Europe
Je laisse traîner mes yeux dès que je mets un pied dehors. C'est plus fort que moi et mon appareil photo en bandoulière, je traque le "spukki" (ces autocollants collés partout sur les poteaux), les graffitis, affiches, scènes quotidiennes ou incongrues que m'offre la ville… Berlin se découvre aussi dans ses détails. Hier, il ne m'a fallu qu'une minute, celle pour rejoindre un des mes arrêts de tram, pour faire la première photo du jour : une pub, encore une, machiste en diable mais qui a tout de même interpellé la linguiste en moi. "Analyse" (texte et image, la totale) :"Atterrissage en douceur ?"Donc, nous voilà, nous spectateur, allongé sur le pont d'atterrissage d'un porte-avion. Soit. C'est la perspective en contre-plongée sur ce fessier et ces jambes sans fin qui me disent que je suis là, tranquille, couchée à plat ventre sur le tarmac en train de mater, euh non, en train d'admirer comment, un vaillant petit soldat, un pilote tout juste éjecté de son avion de chasse en perdition (j'extrapole, je sais, mais sinon comment expliquer qu'il vole tout seul comme ça, hein ?), et le voilà, la mine réjouie (ben oui, il ne s'est pas crashé en plein mer), en train de filer tout droit vers… A : la pisteB : L'entrejambe de la demoiselleC : son déodorant Axeet la question subsidiaire est : Mais a t-il un parachute ou il va mettre comme ça en plein dans le mille ?Et le slogan pour les non germanophones proclame : "Attire les femmes, n'irrite pas la peau", ce que l'allemand permet de dire avec un seul verbe : "reizen", qui veut dire "attirer" mais aussi "irriter" et là, ce slogan, dans toute sa concision publicitaire, fonctionne à plein gaz ! Sauf que, il me semble que ce ne soit pas la jeune femme chargée de faire atterrir les avions qui soit attirée, mais bien cet homme volant, piquant tout droit vers le B. comme la guêpe sur une tartine de confiture…C'est qui qui a "eine schmutzige Fantasie" ? Moi ou les publicitaires ? ;-)