Magazine
Celles et ceux qui aiment le football sont censés être comblés en ce moment. Finale de la Ligue des champions, finale de la Coupe de France, dernières journées dans les principaux championnats Mais cette actualité sportive intense est de plus polluée par une actualité scandalo-footballistique qui ternit chaque un peu plus l'image du sport roi.
Dans ce contexte difficile pour le football, la montée en puissance progressive du football féminin est une bonne nouvelle. Bonne nouvelle, parce que le football féminin donne un nouveau souffle à ce sport. Surtout, on retrouve une pratique sportive débarrassée des travers du sports business. Le football féminin est attrayant à voir. Les filles pratiques un football moins physique, mais plus technique et surtout beaucoup plus collectif que les hommes.
Contrairement aux idées reçues, les femmes jouent au football depuis l'invention de ce sport à la fin du 19ème siècle en Grande-Bretagne. Il arrivera quelques années plus tard sous l'égide deux deux clubs du 14e arrondissement, Femina et l'En Avant Paris qui disputent le tout premier match le 30 septembre 1917. Ces deux clubs, sous l'égide d'Alice Milliat fonderont ensuite la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) en 1918. Cette compétition s'ouvre aux clubs de province à partir de la saison 1920-1921. Les recettes sont telles, que les joueuses sont rémunérées. Le tir de barrage contre la pratique du football par les femmes s'intensifie et le décès d'une joueuse, Miss C.V. Richards, en plein match en 1926 finiront par avoir raison du football féminin. Le championnat de France de football féminin s'arrête en 1933. Le Régime de Vichy enfoncera le clou en interdisant "rigoureusement" la pratique dans l'hexagone en 1941. Le football est jugé « nocif pour les femmes »...
Presque anecdotique, la pratique perdure après la Seconde Guerre mondiale mais il faut attendre mai 68 et pour assister au renouveau du football féminin. En 1969-1970, les fédérations anglaise, française et allemande reconnaissent ainsi le football féminin. Le développement de la pratique féminine du football est inégale selon les pays. La France est à la traîne parmi les grandes nations européennes (plus d'un million de licenciés en Allemagne contre 70 000 en France). Cependant, il semble que les instances du football français prennent enfin conscience de la nécessité de promouvoir cette pratique.
Depuis cette saison, le 14e arrondissement s'est doté d'une section féminine de football avec le CA Paris. Cette section compte plus de 130 licenciés, ce qui en fait l'une des plus importantes de la FFF. L'équipe fanion évolue en DHR et occupe actuellement la 2ème place du championnat, synonyme de montée dans l'élite régionale. Il reste encore 4 matchs à disputer, 4 matchs couperets.
Aussi, je vous donner rendez-vous ce samedi (8 mai) à 15h45 au stade Didot, pour venir soutenir les filles du CA Paris qui reçoit l'équipe de Brunoy (4ème au classement). Vous ne serez pas déçu par la qualité du jeu et surtout le bel esprit qui règne dans cette équipe.