Fort de ce constat accablant, 8 organismes de la région décident de prendre le taureau par les cornes. Pour comprendre la problématique et cibler des solutions adaptées au milieu, ils commandent une étude.
«Une soixantaine d’organismes se sont réunis pour débattre d’idées», explique Josée Couillard, chargée de projet au comité d’accueil pour les nouveaux arrivants professionnels et entrepreneurs (CANAPE). La jeune femme, qui auparavant s’était établie à Montréal pendant 12 ans, a obtenu le mandat de réaliser l’étude. «On cherchait des petites choses pour modifier notre milieu, pour travailler ensemble.»
Solutions emploi
L’une des idées fut de réunir les responsables des ressources humaines des plus importants employeurs. «C’est grâce à l’éveil des entreprises ouvertes au retour des jeunes. Elles se sont aperçues que leur masse critique se limitait au niveau territorial parce qu’elles manquaient de vision nationale», avance Jean Séguin, directeur général du Centre local de développement (CLD). «Ils sont au courant des besoins de la région. Ils peuvent créer des projets aidant les jeunes», renchérit Mme Couillard.
Une des solutions adoptée fut l’offre de stage pour initier les jeunes à des emplois qui pourraient les intéresser. Tant les élèves du secondaire de la région que les étudiants exilés pour fins d’études collégiales et universitaires sont invités à découvrir le marché de l’emploi en Abitibi-Ouest. «Il y a eu une prise de conscience des gens d’affaires que si tu ne te développes pas, tu vas t’effondrer. Il ne faut pas juste se maintenir, il faut croître. Pour ça, il faut s’ouvrir aux connaissances et aux techniques supérieures», estime le directeur général du CLD.
Les jeunes familles sont également ciblées. Pour les retenir, le comité CANAPE a sensibilisé les municipalités à se doter d’une politique familiale, inexistante il y a deux ans. «Il faut adapter notre milieu aux jeunes familles, augmenter les activités les concernant», déclare la chargée de projet. En juin dernier, la municipalité de La Sarre adoptait sa politique familiale. Une première dans la région. La MRC, quant à elle, nommait un conseiller à la jeunesse.
Autre cible de choix, les nouveaux arrivants. Créé par la chambre de commerce, le Bureau d’accueil recevra et orientera les nouveaux tant sur les services nécessaires à l’arrivée que les activités. «Le Bureau facilite les rencontres avec les gens que les nouveaux ont besoin de voir. C’est un contact humain, pas juste de la paperasserie. Le Bureau est là pour répondre à leurs questions», mentionne Mme Couillard. Une façon d’humaniser un premier contact parfois difficile pour qui ne connaît personne. Le Bureau devrait être opérationnel cet hiver. C’est également à cet endroit que les nouveaux arrivants recevraient un panier d’accueil composé de produits et offres de tous genres.
Au mois de septembre, le comité CANAPÉ offre un cocktail aux nouveaux travailleurs. «On accueille leur arrivée. On les présente aux acteurs politiques et communautaires de même qu’aux employeurs», dit Mme Couillard.