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Faire fondre la Grèce

Publié le 06 mai 2010 par Chroneric

L'autre soir sur France 2, Jacques Attali a fait une remarque qui a du passer inaperçue vu l'heure de diffusion. Il affirme que si rien n'est fait maintenant pour la Grèce, cela va faire l'effet boule de neige et à terme la fin de l'Euro. Ca n'avait pas l'air de l'émouvoir plus que ça. La mise en place de l'euro, une expérience loupée ?

La question est donc : faut-il sauver la Grèce ? Le bon sens européen tendrait à répondre oui. Cela dit, la catastrophe aurait pu être évitée si les dirigeants du berceau de la démocratie n'avaient pas fait de grosses bêtises. Entre se faire avoir en beauté par des banquiers américains dont le seul objectif est de plumer le client et ne pas tirer la sonnette d'alarme au moment où tout n'était pas encore complètement perdu, le Premier ministre grec Papandréou et ses amis avaient le choix. Mais ils ont préféré se taire pour laisser envenimer la situation et pour ne pas passer pour des incapables de première classe au risque de perdre des élections ou des portefeuilles. Allez savoir si Papandréou n'a pas déclenché le volcan islandais pour cacher tout ça.

Maintenant que le mal est fait, il faut employer les grands moyens. Et comme toujours dans ces situations, c'est le citoyen qui en subit les conséquences. C'est d'ailleurs pour cela que les politiques de tout poil n'hésitent pas à jouer avec le diable et avec l'argent du contribuable. Hausse de la TVA jusqu'à 23 %, gel des salaires, suppression du 13ème mois voire du 14ème mois, baisse des salaires des fonctionnaires, etc. Autant de mesures couperets qui s'ajoutent à la crise ambiante et qui s'abattent sur les épaules d'un peuple en colère. Il y a de quoi.

Alors, est-ce que toutes ces mesures vont avoir un effet sur cette dette colossale qui met le pays en situation de faillite ? Sans compter sur les emprunts et les intérêts générés que le pays devra rembourser un jour. Tous ces milliards vont faire tourner les têtes. Des milliards qui vont d'ailleurs, pour une partie, atterrir dans les poches de la banque Goldman Sachs. On devrait commencer par là. Les gouvernements européens et américain devraient annuler cette dette car la banque n'a pas été honnête dans cette affaire (le mot est faible), surtout après les malversations effectuées pour la crise financière. La banque pourrait un peu se racheter en renonçant à son dû. Elle se consolera avec les bénéfices et les bonus gagnés depuis. Mais ce serait demander à un enfant de rendre la grosse sucette donnée deux minutes avant.

Alors, étant donné que l'on ne peut pas compter sur les gens malhonnêtes, il faut se débrouiller autrement. Le but maintenant est de juguler la plaie et de faire en sorte qu'elle ne se répande pas parmi les autres membres de la zone euro.

Rétablir les anciennes monnaies nationales est possibles sur le papier mais cela semble bien difficile à appliquer. Je me vois mal revenir au franc alors que je me suis habitué à l'euro. J'ai changé mes références et mon comportement, j'ai fait mes marques et mon comportement a trouvé son rythme de croisière. Imaginez deux minutes le retour du franc sur les étiquettes… La pizza du restaurant à 9,80 € reviendrait à 64 FF ? Vous seriez prêts à honorer la note ? Je vois mal les commerces baisser les prix après les avoir bien gonflés toutes ces années. Votre formule sandwich à 4,90 € passerait à 23 FF… Ca ferait un peu beaucoup pour un repas aussi frugal. Vous allez vous dire que je reviens souvent sur de tels exemples dans mes articles mais rien ne vaut mieux que le concret qui touche le plus grand nombre.

Non, il faut absolument que les mesures et les aides apportées à la Grèce portent leur fruit. Tant pis pour nos amis grecs qui vont se serrer la ceinture, il y va de l'intérêt général. On ne fait pas de feta sans cailler le lait…


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