Les codes éthiques sont d'inspiration récente. Nés dans les années 1900, ils contiennent un certain nombre de devoirs et de bonnes pratiques que doit respecter et mettre en oeuvre l'ingénieur dans sa sphère professionnelle.
C'est au XXème siècle que de nombreux codes éthiques furent publiés aux Etats-Unis (American Institute of Consulting Engineers en 1911, American Institute of Electric Engineers en 1912). Ces codes soulignaient la nécessité d'une loyauté des ingénieurs à l'égard de leur employeurs, effaçant toute autonomie professionnelle. Puis, dans les années 60, les codes éthiques ont évolué et couvert de plus en plus de sujets : armes nucléaires, environnement, consommateurs, valeurs démocratiques...
Ces codes enferment des principes généraux à l'instar du code éthique de l'American Society of Civil Engineers (ASCE) adopté en 1914. Sont ainsi énoncés des principes fondateurs comme par exemple :
- les ingénieurs doivent privilégier la santé, la sécurité et le bien être du public et articuler ce principe avec les impératifs liés à leur profession;
- les ingénieurs doivent proposer leurs services uniquement dans le cadre de leurs compétences;
- les ingénieurs doivent construire leur réputation professionnelle sur la base du mérite sans fausser les règles de la concurrence;
- les ingénieurs doivent trouver un moyen de garder et de mettre en valeur l'intégrité, l'honneur et la dignité de leur profession et lutter contre la fraude et la corruption.
Il est intéressant de noter que la plupart des codes américains et canadiens placent le bien être du grand public comme une composante fondamentale de l'éthique de l'ingénieur.
La codification de l'éthique en France est beaucoup plus récente. La charte du Conseil National des Ingénieurs et des Scientifiques de France (CNISF) de 2001 prend en considération toutes les évolutions majeures liées aux nouvelles thématiques. D'autres documents ont été mis en oeuvre comme le Manifeste pour la responsabilité sociale des cadres (publiée par l'internationale pour la responsabilité sociale des cadres) qui reconnaît la possibilité de disposer d'un système d'alerte si les convictions de l'ingénieur entrent en contradiction avec les impératifs économiques et/ou les pratiques de l'entreprise.
La Charte sur l'éthique publiée par le CNISF doit être considérée comme la profession de foi pour les ingénieurs, la Charte aidera les élèves-ingénieurs à se préparer à l'exercice de leur métier. Elle permettra que les valeurs qui guident les ingénieurs soient mieux comprises de tous. La Charte annule et remplace l'ancien "code de déontologie" précédemment rédigé par le Conseil quelques années auparavant.