Tyler est un jeune new-yorkais de 22 ans en rébellion contre son père (Pierce Brosnan) suite à un drame familial. Après une altercation avec un policier, il décide de se venger en séduisant la fille de celui-ci. Mais Ally se révèle être une jeune fille fragile et imprévisible dont il va tomber amoureux. Ce qui ne devait être qu'une plaisanterie cruelle se transforme vite en une histoire qui les marquera à jamais...
Tout d'abord, ne vous fiez pas au synopsis qui ne montre qu'une facette de l'histoire, et pas la plus importante. En fait le film traîte plus de la perte et de comment chacun tente de vivre avec au quotidien. En effet le frère aîné de Tyler (Robert Pattinson) s'est suicidé et la mère d'Ally (Emilie de Ravin, Claire dans LOST) a été assassinée sous ses yeux alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. C'est d'ailleurs l'objet de la scène d'ouverture, brutale, qui vous fait comprendre que vous ne regardez pas une énième comédie romantique portraiturant des adulescents qui se cherchent au sens propre comme au sens figuré dans NYC.
Certains diront que le film ne peut s'empêcher d'éculer certains clichés propre à son "genre". Moi je dirais au contraire qu'il sait s'en éloigner et ne regroupe pas les deux héros de façon convenu comme nous avons l'habitude de le voir sur grand écran. Il sonne vrai.
Les acteurs sont tous très bons et touchants à leur manière. Ruby Jerins qui joue la petite sœur de Pattinson est excellente et adorable. Elle me fait penser à Chloe Moretz (actuellement dans Kick-Ass) dans 500 Days of Summer, dans la relation frère-sœur.
Emilie de Ravin donne bien le change face à Pattinson et rend ce couple plus réel. Les deux acteurs/personnages se complètent.
Le film est vendu sur la toute nouvelle notoriété de son lead-in masculin en la personne de Pattinson, auréolé du succès en salle (inversement proportionnel à la médisance des critiques) de la saga Twilight qui a relancé le vampire style un peu partout (tv, ciné, livres). Hors pour ceux comme moi qui ont eu l'occasion de le voir dans ces films et ont constaté sa façon de jouer passivo-dépressive (surtout dans le deux) et qui seraient tenté de passer leur chemin : n'en faîtes rien. Moi aussi je commençais réellement à douter de ces talents d'acteur après l'avoir vue dans New Moon, mais force est de constater que ce n'est pas la faute de Robert Pattinson mais plutôt de l'énervant Edward Cullen. Car ici, il nous montre un tout autre jeu, une autre facette de sa personnalité que ce soit dans la gestuelle, les gimmicks et la façon de retranscrire les différentes émotions par lesquelles passe le héros.
Il s'était engagé dans ce projet juste avant le tournage du premier Twilight et malgré le succès du film il a tenu ses engagements et tourné Remember Me alors que la folie mondiale s'abattait sur lui, allant même jusqu'à s'investir financièrement en devenant Producteur Exécutif. Ce qui est plutôt rare à Hollywood, car généralement l'agent rappel le réalisateur pour lui signifier que "son" acteur, devenu célèbre, est dorénavant over-booké et/ou trop cher pour eux. Ce qui en dit long sur le jeune homme de bientôt 24 ans.
Charles Hawkins (Pierce Brosnan) et Diane Hirsch (Lena Olin), parents de Tyler
et Caroline dont le mariage n'a pas survécu à la mort de leur fils aîné.
Le Sergent Neil Craig (Chris Cooper) et sa fille Ally (Emilie de Ravin).
Mais comme je le disais auparavant, le reste du casting n'est pas en reste non plus. Pierce Brosnan, et Chris Cooper dans les rôles difficiles des pères de famille qui ne comprennent pas leur progéniture s'en sortent plutôt bien et arrivent à faire exister leur personnage malgré leur plus faible temps à l'écran. Tout deux noient leur peine dans le travail au détriment des enfants ce qui dans le cas du père de Tyler est la raison de nombreux conflits entre eux, principalement due au fait qu'il ne s'intéresse plus à ces enfants et en particulier à sa fille Caroline (Ruby Jerins) qui le vit très mal. La jeune fille est juste, toute en nuance et finesse. Les scènes réunissant le frère et la sœur sont mes moment préférés. La façon qu'il a de veiller sur elle envers et contre tout, que ce soit face aux filles de son école ou leur père, parfois dans des scènes à fleur de peau mais sans pour autant être excessivf. Cela nous change des histoires habituelles où le grand frère n'en a que faire de la plus jeune. Ici le deuil les a rapproché, ayant changer le schéma familial, c'est lui dorénavant l'aîné, le modèle. S'il entre en conflit avec son père, ce n'est pas par désir de le pousser à bout, comme pourrait le laisser entendre la bande annonce mais toujours dans un soucis de veiller sur les trois femmes chères à son cœur.
Autre personnage plus intéressant que l'on ne pourrait le penser, l'ami/coloc de Tyler, Aidan Hall (Tate Ellington) par qui viennent généralement les ennuis qui conduira le héros a rencontrer son "héroïne". Aidan apporte un peu de légèreté à l'histoire et aux personnages qui l'entourent, permettant à Pattinson de nous montrer une facette plus comique du personnage. Comme pour les autres membres du cast Tate Ellington apporte quelque chose en plus à son personnage, ainsi qu'à son amitié avec Tyler, qui le rend plus vrai.
Et enfin New York, personnage non des moindres, qui nous est montré par Allen Coulter, le réalisateur, de façon différente des autres films new-yorkais habituels avec leur lot de Statue de la Liberté, pont de Brooklyn et autre Empire State Building. Ici rien d'identifiable si ce n'est la statue d'Alice in Wonderland au cœur de Central Park et l'atmosphère électrisant de la ville avec ses taxis jaunes. Ce n'est pas le New York de carte postal mais juste une ville parmi tant d'autres, bouillonnante, remplie de vie, qui doit elle aussi gérer avec sa part de deuil.
Robert Pattinson dirigé par le réalisateur
Allen Coulter (Hollywoodland, avec Ben Affleck).
Finalement une bonne surprise. Que vous aimiez Pattinson ou non, ce film peut vous plaire. Si vous espérez une énième bluette avec le bellâtre, passez votre chemin car cet acteur n'a pas l'intention de suivre le chemin tout tracé des films commerciaux et autres comédies potaches. Preuve en est, son prochain film Bel Ami (adaptation d'un des plus célèbres romans de Guy de Maupassant), tourné actuellement à Budapest aux côté d'Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et Christina Ricci, excusez du peu.