Ça borlouille sec à Grenelle. Formulé ainsi, on croirait lire le titre d'un San-Antonio, mais force est de constater que la formule résume bien l'état général de l'écologie vue par l'UMP. Et quelque part, ça me fait bien rire.
Rappelez-vous, c'était il y a quelques mois, quelques années tout au plus : l'écologie était au cœur des préoccupations de tout candidat aux élections présidentielles. Il s'agissait de donner une vraie place au tri des déchets, aux énergies renouvelables, aux agitations durables et à la conscientisation sociétale responsable des éco-citoyens impliqués dans leur environnement, ou au recyclage des piles, aussi.
Et puis il y a Septembre 2008, et les premiers soubresauts d'une crise, à ce moment appelée « des subprimes » : petite baffe de rappel du réel qui fait alors comprendre que certaines pratiques ne sont pas saines. Les économies occidentales s'ajustent assez mal, mais s'ajustent : comme d'habitude dès qu'un problème survient, et comme l'argent n'est une préoccupation que des pauvres, les riches gouvernants se sont empressés d'en claquer par fourgons entiers.
Quelques centaines de milliards de dettes plus tard, les finances publiques commencent à s'essouffler : il faut s'inquiéter des dépenses, et regarder d'un peu plus près chacun de ces budgets qu'on avait pourtant, jusqu'à présent, survolé d'un œil atone en se disant qu'avec la croissance, les déficits seraient vite comblés et que donc l'attention n'avait pas besoin d'être soutenue.
Et alors que, en Décembre 2009, le climat ne fait rien qu'à ne pas se réchauffer à Copenhague, le climategate y explose, ajoutant une bise gelée au caractère délicieusement décalé des couinements médiatiques pour une action contre la hausse des températures, le tout en plein blizzard danois.
Petit à petit se multiplient les fractures ouvertes et les factures salées entre le monde écologique très très fluffy, de plus en plus coûteux, résolument casse-couille et le monde normal des gens qui bossent.
Survient Avril 2010, et son cortège désagréable de quasi-faillites étatiques. La Grèce nous joue une tragédie, que dis-je, un drachme en cinq actes, rapidement suivie par le Portugal et l'Espagne, pour lesquelles leurs chefs de gouvernement s'empressent de nous assurer que tout va super bien (comme Papandréou il y a six mois). Rassurant.
Dès lors, on comprend qu'il va vraiment falloir arrêter la fanfreluche et les petits mouvements de popotin, les soirées de l'ambassadeur aux célèbres distributions de boules de choco, les petits fours, le champagne, et surtout les disposition plus ou moins idiotes économiquement et qui finissent par coûter un pont à cet état qui, mine de rien, se rapproche tous les jours du gouffre.
Car pour le moment, les aménagements opérés en matière d'écologie et d'environnement se sont soldés par de fumeuses dépenses. On se souvient des factures solaires d'EDF ou des avantages consentis sur les éoliennes, devenues de véritables petits moulins à pomper des sous.
La donne a définitivement changé : l'écologie, ça va bien quand ça va bien, mais ça tape un peu sur les nerfs quand on doit se serrer la ceinture. Bonus supplémentaire : ça fait couiner Cécile Jamais Sans Mon Avion Duflot. Avec cette crise, il ne faut pas passer à côté de ces petites choses simples comme un chocolat noir, une jolie musique, ou une tarte dans la gueule de l'écolo criarde.
Alors concernant la taxe carbone, on rétropédale.
Comme le petit vélo présidentiel était tout de même enfoncé jusqu'au guidon dans la mélasse écolo-boboïde, la gymnastique pour l'en sortir est de moins en moins discrète et l'air rougeaud et essoufflé de nos ministres pour tenter de désembourber l'action politique du président ne doit pas tout aux capiteuses boissons qu'ils s'envoient entre deux efforts, pour oublier.
Mais le plus rigolo, c'est de constater que la tendance s'est inversée aussi dans les médias : là où, il y a encore six mois, seules s'élevaient les voix (souvent impénétrables mais toujours théologiques) des apôtres du Réchauffement Anthropique de l'Eglise Millénariste comme Foucart et Huet, les Dupont et Dupond de la presse française en matière de sciences environnementales, on commence à voir des articles de plus en plus critiques envers tel ou tel domaine de l'écologie.
Des mécréants ! Des apostats ! Des renégats ! Incroyable …
On pourrait évoquer le réchauffement / refroidissement / changement / catastrophe / [insérer terme de votre goût ici] climatique : le doute, enfin, commence à poindre et certains ont réellement entamé une réflexion de fond sur les motivations acharnées de ces politiciens, devenus multi-millionnaires, à promouvoir une théorie climatique toujours aussi frêle…
Mais on trouve mieux encore : des témoignages d'écolos qui, faisant preuve de bon sens et tous calculs faits, se rendent parfaitement compte de l'escroquerie énergétique et économique que représente les éoliennes, par exemple. Même dans un journal quotidien truc comme Le Monde, on voit poindre des hésitations et on surprend même un Kempf au marxisme refoulé laisser la dissension écologique s'installer dans ses colonnes …
L'oeil de Moscou n'est plus ce qu'il était.
Et on se rend compte que l'écologie, en tout cas celle pratiquée par les partis socialistoïdes en mal d'électeurs, c'est une attitude de riche, des caprices de gens bien portants et un tantinet totalitaires qui veulent à tout prix imposer leurs vues décroissantes aux autres, pas forcément aussi fortunés et à l'aise qu'eux.
La crise financière et économique carabinée qu'on vit actuellement aura eu au moins la bonne conséquence d'obliger un sain retour aux réalités de base :
Il n'est donc que temps qu'on mette enfin la pédale douce à ce sujet en France et que Borloo mette un peu moins d'eau dans son nom et un peu plus dans son vin. Souhaitons que les mascarades et les décharges de grenelle dans l'arrière-train des moutontribuables s'arrêtent.
Article repris avec l'aimable autorisation de son auteur.