La Société de transport de Montréal (STM) consacre annuellement 1,3 million de dollars à l’enlèvement des graffitis dans son réseau. Ça peut sembler énorme et pourtant, c’est encore insuffisant. En effet, une évaluation faite en 1999 a révélé qu’il aurait coûté 5 millions pour nettoyer complètement l’intérieur de toutes les stations du métro de Montréal. C’est sans compter ce qu’il aurait fallu débourser pour remettre à neuf tous les autobus de la flotte, la surface extérieure des stations ainsi que les abribus…
Où frappent les vandales?
Le vandalisme est généralisé à l’ensemble du réseau. Même les œuvres d’art ne sont plus respectées par la nouvelle vague de graffiteurs, qui les trouvent démodées. Certains produits chimiques très puissants utilisés pour enlever les graffitis risquent de dégrader la surface des murales ou autres pièces de notre patrimoine artistique. À la station Snowdon, entre autres, les murales représentant les quatre saisons ont été très abîmées par l’enlèvement de graffitis à répétition.
Les conséquences?
Toute personne surprise à souiller une station de métro est passible d’une amende de 75 à 500$. Depuis peu, il faut savoir également que la STM poursuit systématiquement au civil les graffiteurs pris sur le fait pour leur réclamer le montant total qu’aura coûté la réparation de leur vandalisme.
Comment évaluer les coûts?
Pour déterminer à combien s’élève la facture pour les dommages subis, la Société de transport prend en considération différents facteurs: le type de matériel utilisé pour le graffiti, la nature de la surface à nettoyer multiplié par la superficie en pouces carrés et finalement le salaire de la main-d’œuvre chargée de l’effacement. Il existe d’autres pertes reliées au graffiti, impossibles à récupérer. Par exemple, lorsque des voitures de métro sont graffités, on les retire de la circulation jusqu’à ce qu’elles soient nettoyées ou repeintes, ce qui cause une perte de productivité.
Serge Savard affirme que les sommes réclamées par la STM aux vandales sont toujours évaluées de cette façon. Ceux qui prétendent que les chiffres sont gonflés font fausse route car la méthode de calcul est approuvée par l’industrie.
Verra-t-on la fin de la guerre au graffiti un jour?
«Depuis longtemps, notre objectif n’est pas d’éliminer le graffiti, ce qui est utopique, mais de le réduire. Il faut contenir le problème, ne pas laisser déborder la situation. Une grande partie de notre clientèle n’apprécie pas le graffiti et est intimidée par sa présence dans les transports. Cela donne l’impression que le ser-vice est négligé et ça crée un sentiment d’insécurité chez la population.»
La prévention?
La STM organise des activités de sensibilisation auprès des jeunes dans les milieux scolaires et produit des brochures pour respon-sabiliser les citoyens. La Société de transport a également des représentants qui siègent à la table de concertation Alliance Métropolitaine Graffiti et Affichage, où elle travaille en partenariat avec entre autres la Ville de Montréal et le Café-Graffiti.
Un message pour les graffiteurs?
«Vous faites partie de la société vous aussi, vous payez pour vos propres méfaits» «On ne porte pas de jugement artistique sur les graffitis. Si Picasso avait été surpris à peinturer sur les murs du métro, nous l’aurions arrêté. Il faut enlever les graffs, même si certains sont beaux. De tous temps, il y a eu des artistes incompris, rejetés. Ils n’ont pas nécessairement imposé leurs œuvres à tout le monde pour autant… Dites-vous bien que nous n’arrêterons jamais de nettoyer…»
Pour rejoindre le Café-Graffiti: (514) 259-6900
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