Solutions locales pour un désordre global
Publié le 06 mai 2010 par Irene
Avant-hier, en sortant de chez mon banquier breton (avec lequel je parle toujours aussi peu d'argent), un homme d'âge mûr s'est planté devant moi et m'a lancé, tout de go : " Personne ne m'aime, j'fais quoi ? ". D'habitude, j'ai le sens de la répartie, mais là, je suis restée comme deux ronds de flan et j'ai poursuivi lâchement ma route, direction mon cours de taï chi, abandonnant le pauvre bougre à ses interrogations. Moi, je me sens aimée et j'aime plein de gens, alors que voulez-vous répondre à ça ? Bon d'accord, des fois on aime quelqu'un qui ne vous aime plus et vous préfère quelqu'un d'autre. On a tous connu ça et il faut faire avec (ou pas). Bref, ça n'était pas l'objet de ce billet, mais ce genre de sollicitation en pleine rue est suffisamment rare pour que je vous le signale, dès fois que vous le croiseriez un jour, ce monsieur Caliméro. Ce serait bien d'avoir une solution à lui proposer…
Des solutions, il y en a toujours pour peu qu'on mobilise un peu ses neurones ou ses muscles ou, mieux encore, les deux. A cet égard, je vous invite vivement à aller voir le film de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global. Certes, il ne s'agit pas là du désordre amoureux. Le thème n'en reste pas moins crucial : l'agriculture et les enjeux de l'autonomie, le respect des sols que l'agriculture intensive malmène depuis l'après-guerre. D'aucuns diront qu'il s'agit d'un film militant, c'est vrai, et alors ? Je me suis délectée des paroles de Bourguignon, plein d'humour. Chose rare, les spectateurs ont applaudi à la fin, dans la grande salle des Studios, à Tours. Ça fait plaisir et ça donne la pêche. "Il faut cultiver son jardin", disait Candide, il y a un bail. Visionnaire, Voltaire ?
Photo : Quand on a vu le dernier film de Coline Serreau, on a encore plus de plaisir à boire le crémant bio d'Ackerman !