Parfois, souvent même, un farouche désir de m'enfuir m'étreint. Un moment de panique. Une folle idée. Tout abandonner là , sur place, sans réfléchir. Les joies fugaces, les senteurs printanières, la moiteur urbaine, crasse, angoissante, les piaillements de la foule, la mélancolie soyeuse, le crissement de la neige fraîche sous mes pas, les peaux satinées d'amours impossibles, l'amertume bienveillante d'une bitter.
M'échapper, simplement. Libre, insouciant.
Puis, sans raison apparente, cette velléité incongrue s'effiloche devant moi, s'éparpille en petits riens, poussières de rêves tourbillonnant dans l'air. Alors, sans comprendre, résigné comme jamais, je continue mon chemin.