Je pensais, avec l’appel à la haine « Nique la France », que notre époque avait atteint son summum de connerie et qu’il n’était pas possible de continuer à descendre.Quel naïf je suis parfois.J’oubliais l’impressionnante capacité de mes contemporains à se saisir de tout ce qui leur tombe sous la main – pelle, pioche, marteau-piqueur, bidon d’acide, ongles, j’en passe et des meilleurs – pour creuser encore plus profond le puits dans lequel nous sommes tous tombés.
Qu’est-ce qui provoque mon ire me demanderez-vous ?
Et bien, il faut remonter loin.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’affaire du Tanit. Non ? Ca ne vous dit rien ? Vous avez la même capacité mémorielle que le système médiatique ? (C'est-à-dire approximativement deux secondes. A noter que le poisson rouge, lui, a une capacité mémorielle de trois secondes. Autant dire que sur l’échelle de l’évolution, on est mal barré.) Bref rappel sans image.
Monsieur est un bon gentil pacifiste, persuadé que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Madame est une bonne gentille pacifiste, persuadée que de la bonne volonté et de l’ouverture peuvent briser toutes les barrières mises en place par les méchants fascistes.A noter que Monsieur et Madame, non content de polluer l’atmosphère par leur idées à la con, se sont en plus reproduits et ont eu un enfant.Juste là, rien de neuf à boboland.Mais seulement voilà, Monsieur et Madame, afin de prouver au monde qu’ils sont ouverts d’esprit, généreux et que les pauvres sont des gens très sympas, ont choisis de faire avec leur petit une croisière au large de la Somalie, direction Zanzibar.Manque de bol pour eux, les pauvres ne sont en fait pas des gens sympas, ils ont même tendances à être carrément vénère quand ils ont faim et que des connards de blancs viennent se racheter une conscience en leur enlevant ce qui leur reste de dignité.Si Monsieur et Madame étaient allés voir des pauvres en France, genre en banlieue parisienne ou en Corrèze par exemple, ils n’auraient eu qu’à faire demi-tour dans leur voiture et rentrer tranquillement chez eux méditer la magnifique leçon d’humanité qu’ils tiraient de cette journée. Seulement, Monsieur et Madame savaient qu’ils risquaient de rencontrer des beaufs bouseux en Corrèze, et qu’ils allaient se faire lapider s’ils s’avisaient de pointer le nez en Seine-St-Denis. Donc ils ont choisis d’aller en bamboulie, ou non seulement les pauvres sont sensés être gentils, mais où en plus ils sont noirs. Et attention, pas des noirs à deux balles de chez nous qui ont des baskets à 200 euros et qui trafiquent de la coke (ou pire, tentent de s’en sortir honnêtement par le travail, les sociaux-traîtres), non, des noirs, des vrais de vrais, qui crèvent la dalle et vivent encore en Afrique.Bref, tout bénèf pour la conscience de Monsieur et Madame.Sauf que, comme dit plus haut, les pauvres peuvent être un chouia énervé par moment. Notamment quand ils ont faims parce que des multinationales déversent des produits toxiques là où ils avaient l’habitude d’aller pêcher. Notamment quand ils habitent dans une zone sans Etat.Et donc, lesdits pauvres ont débarqués sur le voilier de Monsieur et Madame avec force kalachnikovs et ont téléphonés au père Sarko pour lui dire que si lui pas payer rançon, eux coller une bastos dans la gueule de Monsieur, Madame et Bébé.Le père Sarko, plus courageux qu’on aurait pu le penser, leur a dit d’aller se faire voir et a envoyé les commandos marine démonter la gueule à ces malandrins.Vite fait, bien fait, net, et presque sans bavure.Manque de bol, dans la fusillade, Monsieur s’est pris du plomb dans la cervelle.Non pas qu’il se soit soudainement rendu compte combien il était idiot de croire en la bonté de l’Homme, surtout s’il est noir, alors que toute l’histoire de l’Humanité démontre que l’Homme est un immense connard quel que soit sa couleur de peau.Non, il se trouve que Monsieur s’est pris une balle dans la tête, et en est mort.
Retour au présent.Si l’époque avait eu la plus petite dose de bon sens, on aurait laissé Madame et sa famille à leur chagrin et a leur culpabilité. On lui aurait dit à Madame, que non ce n’était pas de sa faute a elle, mais avec tellement peu de conviction, que même elle aurait bien finit par comprendre qu’elle était la deuxième responsable de la mort de son mari, le premier en étant le mari lui-même.Seulement voilà.Au lieu de lui dire que ce n’était pas de sa faute par pudeur et politesse, on le lui a dit sincèrement. Mieux, on lui a dit que puisque ce n’était pas de sa faute si Monsieur était mort, c’était donc de la faute de quelqu’un d’autre, et que ce quelqu’un, il fallait le trouver, le punir, le châtier, le mettre aux fers, et vite ! Aussitôt dit, aussitôt fait, une enquête est diligentée pour trouver le responsable.Et après de longs mois d’enquête, ça-y-est, c’est bon, c’est officiel, c’est un militaire français qui a tué Monsieur. Et figurez-vous que, pour cela, l’Etat va verser une indemnité à Madame, en échange de la promesse de celle-ci de ne pas attaquer l’Etat en justice.
On rêve. On délire. On marche sur la tête.Ces gens sont des malades. Des fous dangereux. Ils prennent des risques délirants, non seulement pour eux, ça je peux le comprendre, les bobos aussi ont le droit de se rendre compte que la vie moderne n’a aucun intérêt et que se retrouver avec la gueule pleine de bleues vaut toutes les actions associatives du monde, mais aussi pour leur enfant. Des soldats français sont obligés de risquer leur vie dans une action extrêmement risqué pour les sortir de là. Et après ça, ils en viennent à demander des excuses publiques de l’Etat ? Mais qu’ils aillent se faire foutre !Alors qu’on décore les soldats qui ont participés à l’opération, tous. Pour avoir fait savoir au monde qu’un navire frappé du pavillon français est un espace sacré, et que toute personne le violant subira le courroux de la France et de son armée. Et qu’on fasse taire cette grognasse, qui, non contente d’avoir forcée de façon totalement inutile des soldats à risquer leur vie, se permet ensuite de leur faire la leçon.