Homothétie :"Les homothéties préservent l'alignement des points et les rapports algébriques. Elles transforment une droite en une droite qui lui est parallèle. En géométrie euclidienne, elles apparaissent comme des cas particulier des similitudes ; les homothéties préservent les angles et dilatent les distances"
Là-dessus, quel rapport avec le livre ?
Depuis quelques semaines (mais depuis janvier quand même, a minima), on parle de livre numérique homothétique quand il s'agit de sa représentation numérique sous forme d'ebook.
Les acteurs de la chaîne du livre se pâment à l'énoncé de cette appellation. Elle cache - comme un arbre la forêt - une chose plus triviale : la fixation d'un prix dit "unique" du livre numérique.
Le livre numérique homothétique "préserve les angles"
Accord assez général sur la nécessité de trouver une grille de prix pour le livre numérique. Sans que soit discutée publiquement, en fait, la nouvelle répartition des coûts et des marges. Echappatoire qui permet de traiter à part et les manuels scolaires et les "beaux livres" et les livres "augmentés".
Les angles restent donc arrondis.
Les homothéties [...] dilatent les distances
Ce n'est pas impossible. D'un côté, apparence de bon sens : qui serait contre un abaissement du prix du livre numérique qui respecterait les intérêts de TOUS les acteurs : lecteurs (et leurs bibliothèques publiques), auteurs d'abord, éditeurs, distributeurs ensuite ? De l'autre, haussement de sourcil soupçonneux : et si c'était le début du carcan, ne laissant pas assez de liberté à la création et à sa rémunération, voire au départ du livre numérique de l'univers de la chaîne du livre ?
Ce risque-là, on peut dire que personne ne veut l'affronter aujourd'hui. La simple arithmétique, pour filer la métaphore, donne une addition qu'il faudrait payer à plusieurs. Comme on dit, " le marché du livre numérique n'existe pas encore".
On garde donc ses distances, voire on les augmente. Car pendant ce temps-là, l'offre de livres numériques reste aussi cahotique qu'avant, parcellaire, inégale selon les éditeurs, illisible toujours.
Les débats qui agitent - tel un blender fou - la planète Livre mettent en déraison. Une journée sans déclaration serait d'utilité nationale. Et en attendant ?