La fin de DELPHI à Strasbourg: 324 emplois perdus!!!!

Delphi ferme le 30 novembre, faute de repreneur, l’usine Strasbourgeoise de production de pompes hydrauliques Delphi va fermer. La direction de Steering France, structure de défaisance de Delphi, l’a annoncé officiellement hier, à l’issue d’un comité d’entreprise. Conséquence : 324 emplois perdus.

Alors qu’une reprise de l’usine GM, avec maintien de l’emploi, se précise sur le site du Port du Rhin (lire ci-dessous), les grilles vont hélas se refermer sur l’unité voisine de Delphi au 30 novembre prochain. Depuis l’annonce de l’échec de la vente (DNA du 23 avril), les derniers espoirs s’étaient évanouis. La recherche d’acquéreurs avait certes abouti à une dizaine de contacts avancés, notamment avec un fabricant de pompes à eau et des équipementiers automobiles. Mais aucun n’a voulu reprendre les engagements sociaux signés en 2005 par GM et reconduits en décembre dernier à la suite d’une grève.

Le « ticket social »
de 34 millions d’euros
a dissuadé les repreneurs

Ces garanties prévoyaient au minimum, en cas de plan social, des primes supralégales de l’ordre de 55 000 euros par personne licenciée. Évalué au total à 34 millions d’euros, ce « ticket social » à provisionner en cas d’échec aura eu un effet fortement dissuasif. Autre faiblesse mise en avant par les acquéreurs potentiels : l’usine fabriquait un produit en fin de vie, la pompe hydraulique pour direction assistée, et n’avait bénéficié d’aucun investissement notable ces dernières années pour évoluer vers la technologie de la pompe électrique.
« Depuis la fin 2009, on disait au personnel que les discussions avec d’éventuels repreneurs étaient mal engagées. De plus, on perdait chaque mois de l’argent », explique Geoffroy Vilbert, le directeur général d’Opteamum Alliance, porte-parole officiel de Steering. Avec le directeur de l’usine, il a donc annoncé au personnel la décision de fermer l’usine au 30 novembre. « Ce sera une cessation progressive d’activité, le temps d’honorer les engagements de commandes », dit-il. Avant même le lancement de la procédure de plan social, un dispositif d’accompagnement a été mis en place.

« Nous ignorions
la date et l’heure »

« Notre point « info formation conseil » a déjà reçu 220 salariés ces derniers jours », assure Geoffroy Vilbert. Une cellule de reclassement sera constituée ultérieurement. Dans l’intervalle, le dirigeant d’Opteamum Alliance va, dit-il, « resolliciter » les neuf repreneurs qui s’étaient manifestés pour mettre sur pied, le cas échéant, un plan de réindustrialisation de cette usine de 16 000 m².
« Tout dépendra aussi de la teneur du projet de reprise de l’usine voisine General Motors, dont Delphi était locataire », ajoute Geoffroy Vilbert. Pour l’heure, la production continue à petite vitesse, sans mesures de chômage partiel.
A l’issue, hier, du comité d’entreprise, les délégués ont multiplié les réunions d’information. « Nous nous y attendions, simplement nous ignorions la date et l’heure », a commenté en soirée, résigné mais presque soulagé, un salarié qui passait les grilles de l’usine. Parallèlement, dans la journée, les 14 personnes du site administratif de Tremblay-en-France ont aussi été informées de la fermeture.
Le plan social ne sera lancé que dans quelques semaines, voire seulement à la rentrée de septembre. En attendant, une nouvelle réunion du comité d’entreprise est programmée pour la mi-mai.

Source DNA:  5 mai 2010