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Publié le 12 novembre 2006 par Raymond Viger

Pour situer le contexte, ce joueur compulsif a été un gros joueur. Quand je dis un gros joueur, il a été vraiment un gros joueur. À un point tel que Loto-Québec ne lui refusait rien. Monsieur était tanné de souper dans les restaurants du Casino de Montréal. Pas de problème, la limousine l’attendait pour lui payer un souper en ville. Spectacles, voyages, golf et toutes les gratuités que vous pouvez imaginer et même plus…

Vous me direz que c’est normal qu’une entreprise telle Loto-Québec soigne aux petits oignons ses meilleurs clients. Un pourcentage des profits de Loto-Québec sert à payer toutes ses gâteries aux gros joueurs. Nous pouvons tous penser, y compris les gros salariés de Loto-Québec du département de marketing, qu’avec ces cadeaux, cela permet de fidéliser les gros joueurs et de les revoir plus souvent au Casino.

Et bien détrompez-vous. Ce joueur admet dans son entrevue qu’il n’allait pas au Casino de Montréal parce qu’il recevait des gratuités et que ses moindres caprices étaient assouvis. Il allait au Casino de Montréal parce qu’il était un joueur compulsif, un malade, pour qui le jeu était une obsession. Même sans aucun cadeau, il se serait retrouvé au Casino à jouer les mêmes montants.

C’est donc dire que Loto-Québec dépense inutilement ses cadeaux pour les gros joueurs. C’est aussi dire que Loto-Québec dépense mal nos taxes en investissant sur ces joueurs qui, de toutes façons, n’ont pas besoin des encouragements de Loto-Québec pour jouer. Ces argents, au lieu de payer toutes ces gratuités inutiles pour les gros joueurs auraient pu retourner dans les coffres de l’état et baisser nos dettes et nos impôts.

Un petit cadeau pour monsieur-et-madame-tout-le-monde, peut-être que ça ramène des gens au Casino. Les gros cadeaux dispendieux pour les gros clients, complètement inutiles! Remarquez que les gens de Loto-Québec ne seront pas contents d’apprendre cette nouvelle. D’une part, cela veut dire moins d’employés de Loto-Québec qui vont partir en voyage pour accompagner les gros joueurs dans toutes sortes de voyages. Cela veut aussi dire moins de travail pour le département de marketing qui pourra couper quelques postes de travail de créateur qui veulent nous vendre l’idée de jouer. Et si Loto-Québec ne veut pas admettre cette réalité, j’espère que le Ministre des Finances l’entendra et récupérera les sommes qui nous sont dûs pour baisser nos impôts.

Textes sur le Gambling et jeu compulsif;

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