journaldelarue

Publié le 12 novembre 2006 par Raymond Viger

La relation était bonne, il écoutait, il semblait aller dans la bonne direction. Un jeunes graffiteur que j’ai référé à Radio-Canada peu de temps auparavant fera parti de la partie illégale du reportage. Pour traiter d’un angle plus artistique du graffiti, je devais faire partie de reportage avec un artiste spécial et différent. Il voulait un artiste du pochoir. Je ne sais pas pourquoi, mais il voulait explorer cet angle.

J’ai deux artistes à lui présenter. Un verbo-moteur et qui peut faire de bonnes entrevues et un deuxième, un artiste reconnu. Il rencontre le premier. Il décide que je ne ferais plus partie de reportage. Pas de problèmes de ce côté. Je préfère que ce soit les jeunes artistes qui parlent de leur culture. Il ne demande pas à rencontrer le deuxième.

L’entrevue se fait avec l’artiste. Je n’étais pas présent au tournage. Possiblement que l’artiste n’était pas dans son assiette et a fait une mauvaise entrevue. Il sera retranché du reportage.

Il me demande de lui trouver, avec un délai très serré, trois lieux intérieurs où des artistes ont réalisé des murales pour des clients. Je lui trouve ce qu’il a besoin. Finalement, ils n’utiliseront pas les lieux trouvés.

Le reportage semble avoir dévié énormément entre ce qu’il prévoyait faire et la réalité de ce que j’ai vu ce soir. Nous sommes à Radio-Canada, l’émission 5 sur 5. Ce que je vois aurait pu être présenté par TQS. Il l’ont déjà fait d’ailleurs. À plusieurs reprises depuis 1997.

Ils n’ont pas différencié le monde du tag et du graffiti, incapable de nous dire où le vandalisme commence et où l’art s’y superpose, se limitant à tout mettre dans le même bain, se limitant à ne présenter qu’un très jeune artiste, peu reconnu par ses pairs, avec le côté plus sombre de sa culture, ne présentant aucun artiste qui gagne leur vie à faire des murales graffitis, qui sont présents dans des galeries autant à Montréal que dans des galeries internationales…

J’ai été très déçu. Peut-être parce que j’avais des attentes trop élevé. Je m’attendais de Radio-Canada qu’il dépasse ce qu’y avait déjà été fait. Je m’attendais de l’émission 5 sur 5 plus de professionnalisme. C’est la première fois que je suis déçu de cette émission. Peut-être parce qu’ils ont parlé de graffiti et que je vis à temps plein avec ces artistes urbains depuis presque 10 ans. Peut-être parce que je m’attendais qu’ils actualisent la réalité du graffiti et qu’ils arrêtent de nous parler encore et encore comme si nous étions dans les années 90.

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