journaldelarue

Publié le 12 novembre 2006 par Raymond Viger

Seule nuance que je voudrais souligner. Vous mettez sur le même pied la légalisation de la prostitution et celle de la marijuana. J’ai fait de même pendant une vingtaine d’années. En tant qu’intervenant en toxicomanie, je suis conscients des effets pervers de judiciariser le pot. Pendant longtemps, j’ai extrapolé qu’il en était de même pour la prostitution.

Avec le recul de toutes mes années d’intervention auprès de prostituées, j’en suis arrivé à nuancer ma position. En légalisant le pot, nous arrêtons de judiciariser la relation d’un consommateur avec sa drogue. Il n’y a qu’une personne d’impliquée, le consommateur de pot. Le produit que nous légalisons est un produit réel, sans âme et sans émotion.

En légalisant la prostitution, il y a une relation à plusieurs niveaux. Le produit que nous légalisons est un être humain. Cette personne qui devient un produit est en relation avec un client, mais doit aussi faire face à la pression de son entourage. Combien de fois ai-je entendu des parents, des proches et des conjoints mettre de la pression sur une fille? Se faire dire: “C’est normal pour une fille d’aller danser ou de se prostituer quand son chum est dans la merde” “T’as juste à te prostituer quelques temps pour te sortir du trou”… En légalisant la prostitution, la pression des proches sur certaines femmes va augmenter, avec l’approbation de la société qui va l’avoir légalisée.

Cette nuance dans ma réflexion m’amène aujourd’hui à être contre la légalisation de la prostitution. Je suis en faveur qu’on arrête de criminaliser la personne qui se prostitue. C’est une personne qui a besoin d’être aidé et soutenu, qui a besoin de services.

Dossier Prostitution et Sexualité.

Avons-nous l’argent nécessaire pour légaliser la prostitution?

Doit-on légaliser la prostitution?

Les effets pervers de la légalisation de la prostitution.

Les clients de la prostitution.