Construire tout en qualité, cela va de soi mais construire performant et économique, voilà le vrai défi des constructeurs. C’est là que la maison basse consommation prend tout son sens, ce mode de construction permettant un rendement énergétique plus important et surtout une économie des énergies si précieuses. En cette période de prise de conscience pour un avenir plus vert, la maison basse consommation fait de plus en plus son entrée au cœur des réflexions, notamment dans le…
Il faut se mettre au vert et le bâtiment est encore plus concerné par cette urgence. Le Grenelle Environnement est là pour le rappeler.
Le Bâtiment, premier pollueur !
Pour commencer, des chiffres éloquents : 42%, c’est le pourcentage de consommation d’énergie du secteur du bâtiment et ¼, c’est le quota d’émissions de gaz à effet de serre généré. Les 2/3 de l’énergie consommée l’est au sein de logements individuels, le quota restant revenant au secteur tertiaire. Enfin, autre chiffre parlant de lui-même, celui de la consommation grignotée par le chauffage, à savoir 70% ! De quoi lancer les hostilités au cœur des débats du Grenelle Environnement afin de trouver des solutions à cet état de pollution assez grave.
Au-delà de ces records de consommation et de pollution, il faut aussi voir les dommages collatéraux tels que la baisse du pouvoir d’achat des Français, la hausse de leurs factures et de mauvaises habitudes au quotidien. Les travaux de rénovation thermique ou le choix d’utiliser des produits permettant un meilleur rendement énergétique et l’économie d’énergie sont donc de mise.
La maison basse consommation, un concept
Tout faire dans votre maison en économisant l’énergie, c’est aujourd’hui possible grâce au concept de la maison basse consommation. Un concept révolutionnaire puisque l’objectif est de produire 6 fois moins de CO2 moyennant les mêmes notions de confort et de surface selon les prérogatives européennes. Concept déjà bien développé en Europe, notamment dans les pays soumis à des conditions climatiques rudes, la maison basse consommation arrive doucement en France. Les coûts de construction sont encore mal gérés mais devraient être amortis au fil des années surtout avec le perfectionnement des techniques de construction.
Parmi les premiers de la classe isolante, le bois naturellement isolant et d’une longue durée de vie. Une maison basse consommation capable aussi de produire de l’énergie positive, c’est-à-dire d’optimiser et même d’exploiter les bénéfices des énergies renouvelables et naturelles que sont le soleil et le vent par le biais des modules photovoltaïques et des éoliennes de petit format. Une énergie positive grâce à des systèmes de plus en plus performants comme les pompes à chaleur, la géothermie, la récupération des eaux de pluie (et là, je vous invite à lire notre dossier sur la gestion de l’eau) ou encore le tri sélectif.
Se chauffer, s’éclairer, se laver grâce à la maison basse consommation…
Grenelle Environnement, actions
Conçu par l’architecte Jacques Ferrier et situé en plein coeur de Grenoble (quartier de Bouchayer-Viallet) le premier bâtiment tertiaire à basse consommation* d'une superficie de 12 000 m2, a été inauguré le 9 juillet 2009.
Le Grenelle Environnement est un grand champ d’investigations, de réflexions et de décisions. La réduction de la consommation d’énergie dans le secteur du bâtiment fait partie des points clés des représentants du Grenelle. Parmi leurs cibles, les constructions de maisons neuves.
Pour ce faire, les normes sont essentielles et la norme BBC (55kWhEP/m²/an) a donc été mise au point pour toutes les constructions neuves concernées par une demande de permis de construire déposée à partir de fin 2012. Cette norme deviendra donc obligatoire au 1er janvier 2013.
Autre date, autre décision du Grenelle Environnement avec le rôle joué par l’énergie positive d’ici 2020. Il faut entendre par énergie positive, une façon de produire plus d’énergie que celle dépensée. Autre décision d’importance, la formation dédiée aux professionnels directement concernés, les artisans du bâtiment. Modes de pose, règles à respecter dont les exigeantes normes ou encore matériaux et produits adaptés, les artisans doivent pouvoir œuvrer pour la performance énergétique, la baisse de la pollution générée par les bâtiments et les économies d’énergie en sachant comment procéder.
L’observatoire bâtiment basse consommation, portrait
Lancé le 14 octobre 2009 à l’occasion des 3ème rencontres de la performance énergétique, l’Observatoire bâtiment basse consommation doit pouvoir guider professionnels et particuliers dans les projets de bâtiments basse consommation. Cet observatoire est le fruit des réflexions du Grenelle Environnement mais aussi d’autres acteurs comme le MEEDDM, l’ADEME et l’association EFFINERGIE qui souhaitaient vraiment mettre en place un outil de partage d’expérience sur les opérations de bâtiments basse consommation et une base de données nationale fiable.
Parmi les grands axes mis en place, guider les professionnels pour choisir les techniques les plus efficaces en matière de basse consommation, réaliser des statistiques selon les besoins des partenaires institutionnels pour qu’ils anticipent les réglementations futures à respecter mais aussi pour qu’ils prévoient les formations nécessaires ou encore des demandes d’aides. L’ADEME voit en cet Observatoire l’outil permettant, je cite ses propos, « d’encourager les professionnels du bâtiment à faire un choix durable ».
Pour obtenir plus d’informations sur les actions de l’Observatoire bâtiment basse consommation, allez sur www.observatoirebbc.org.
Focus sur les chiffres clés !
Les actions du Programme de recherche et d’expérimentations sur l’énergie dans le bâtiment (Prebat), mis en place par le Gouvernement de l’époque en 2004, a permis la construction de 550 bâtiments basse consommation.
Infos : www.prebat.net
La France compte environ 30 millions de logements dont 19 millions construits avant 1975 lesquels sont d’une qualité isolante douteuse et même inexistante.
Conséquence : déperditions thermiques et surconsommations d’énergie.
Passives, basse consommation, positive, quelles différences ?
Maison positive, maison passive, maison basse consommation, que de concepts liés à l’optimisation de l’énergie !
Pour vous y retrouver, il faut retenir que leur différence tient à la consommation qu’elles dépensent. Une maison passive produit autant d’énergie qu’elle n’en consomme et est considérée comme une maison à très faible consommation énergétique alors qu’une maison basse consommation permet de réduire la consommation d’énergie et d’exploiter les énergies naturelles extérieures. Quant à la maison passive, rejoignant le concept d’énergie positive, elle produit plus qu’elle ne consomme.
La maison basse consommation est la grande sœur de la maison passive, concept plus récent apparu en Europe du nord. La maison basse consommation consomme entre 40 et 50 kWh/m² alors que la maison passive ne consomme que 15 kWh/m². La maison est dite passive car elle est chauffée autrement que par les chauffages traditionnels.
Rédacteur : Christelle YANEZ
Source : Bâtiment basse consommation
Une maison passive en cours de finition dans les Ardennes belges. Compacte et rationnelle elle est en ossature bois (Photo: www.passive-aventure.be)