L’organisme fonctionne en grande partie grâce à l’implication bénévole de ses membres. Beaucoup d’artistes sont membres de Fondation Rivières. Ces derniers parrainent des rivières et prennent la parole dans divers événements. Cela en chatouille certains, qui les critiquent en les accusant d’opportunisme. Ça n’arrête pas l’auteur-compositeur Yann Perreau, parrain de la rivière L’Assomption. «Je suis un citoyen responsable avant d’être artiste. Si mon métier me permet de faire connaître une cause juste et visionnaire, qui me tient à cœur, je vais la faire connaître, que ça plaise ou non.» Michel Gauthier approuve et renchérit. «Sans les artistes, les médias ne viendraient pas à nous. Il faudrait faire des gestes d’éclats, des gestes extrêmes pour se faire remarquer. Quand les artistes s’impliquent, les médias et la population sont beaucoup plus sensibilisés.»
Yann Perreau est né et a grandi sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Pour lui, l’engagement pour les rivières va de soi. «Le territoire québécois est l’un des plus riches de la planète en voies d’eau, en rivières et en chutes. C’est un bien commun qui appelle notre respect, notre responsabilité et notre protection», explique-t-il.
Dans la vie de tous les jours, l’implication dans un organisme exige beaucoup de temps «Ça me demande d’être vigilant. Malgré mon horaire très chargé, je dois rester au fait de l’actualité, surtout à ce qui touche le dossier des rivières menacées par différentes sortes de pollution et de projets de barrages hydroélectriques», souligne l’artiste.
L’automne de Yann Perreau a particulièrement été occupé en terme d’implication bénévole. Il était sur le comité organisateur de la 4e soirée bénéfice annuelle qui avait lieu le 3 novembre. Le chanteur a offert une prestation et a invité quelques artistes à venir chanter avec lui. Paul Piché, Catherine Major et Marc Déry sont entre autres passés sur la scène. «Je suis fier d’avoir osé m’impliquer en tant que participant et organisateur, indique Yann Perreau. À part les réunions, ça implique beaucoup de téléphones et de courriels, d’énergie et pas mal de stress.» Tout porte à croire que ses efforts ont valu le coup. La soirée annuelle a attiré pas moins de 400 personnes.
Des résultats
Mis à part le succès de ces soirées bénéfice, Fondation Rivières réussit également à faire bouger les choses. L’organisme a, depuis ses débuts, fait arrêter 33 des 36 projets de petites centrales hydroélectriques. «On sent que les gens du gouvernement sont plus prudents. Ils ne font plus n’importe quoi, car ils savent qu’ils peuvent faire face à une opposition féroce.»
Fondation Rivières n’est pas totalement contre l’énergie hydroélectrique. Elle favorise cependant l’exploitation d’énergie plus «verte», comme l’éolienne ou la géothermie. La sensibilisation du gouvernement, mais surtout de la population, est sans doute un des objectifs essentiels de Fondation Rivières. Avec 200 conférences de sensibilisation derrière la cravate, Michel Gauthier a parlé devant environ 12 000 personnes. Il sent que le message passe. «J’entends souvent de bons commentaires. Je sais notamment que j’ai fait changer d’idée de futurs ingénieurs sur leur conception de l’énergie hydroélectrique.»
À en croire Yann Perreau, les effets positifs de l’implication ne se calculent pas seulement selon les gestes concrets ni la réaction de la population et des politiciens. Il y a aussi une dose d’accomplissement personnel. «J’apprend tellement depuis que je suis dans Fondation Rivières. C’est comme si je m’étais fait un cadeau!»
Site Internet: fondation-rivieres.org
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