Nous ouvrons aujourd'hui nos pages à un ami français, Domanick43 du site NFL Book. Celui-ci se spécialise dans l'histoire obscure et oubliée de la NFL, offrant un contenu intéressant et varié. L'article qu'on vous offre traite d'un des personnages les plus polarisants de l'histoire du football: Brian "The Boz" Bosworth.
Brian Bosworth est une sorte d’homme aux deux visages, bien difficile à cerner, qui pourrait être, par bien des aspects, comparé à Ryan Leaf… Des joueurs talentueux, qui pour une raison indéterminée, commencent leur carrière NFL “à l’envers”, puis s’enfoncent en essayant de s’en sortir. A sa sortie de l'Université de l'Oklahoma en 1987, la route de Brian Bosworth semble déjà toute tracée, et son avenir paraît pouvoir être rayonnant. Linebacker décrit par les scouts comme puissant et intimidantil s’est déjà vu remettre un très grand nombre de récompenses, comme deux sélections All-America, trois All Big-Eight, et une Academic All-America. Il remporte même deux fois de suite le Dick Butkus Award, trophée qui récompense le meilleur Linebacker Universitaire (remporté également par des “figures” telles que Derrick Thomas, Kevin Hardy, Patrick Willis ou encore Aaron Curry).
Mais il y a un revers à la médaille… Malgré sa domination sur le terrain, le joueur s’éparpille dans des controverses sans fin, critiquant sans arrêt la NCAA jusqu’à l’appeler la “National Communists Against Athletes”, une phrase qu’il portera d’ailleurs sur un T-Shirt durant l’Orange Bowl… Un slogan provocateur qui s’ajoute à une suspension pour cause de prise de stéroïdes, à une plainte pour possession d’arme à feu et à des coiffures jugées trop excentriques pour un sportif. L’histoire se termine donc par un renvoi de l’équipe universitaire, son propre Coach ne pouvant plus supporter une telle publicité…et on parle de Barry Switzer, un gars qui aimait les feux de la rampe!
Il n’en reste pas moins que “The Boz” est un Linebacker connu pour hausser son niveau de jeu dans les grands matchs, mais aussi pour être un plaqueur forcené. Le joueur se voit même élu en 30ème position du classement des “100 Greatest College Players of All-Time” ! Malheureusement, son attitude et ses divers dérapages le conduisent à n’être choisi par les Seahawks que lors du “NFL Supplemental Draft”, après qu’il ait envoyé un courrier à plusieurs équipes de la NFL pour les prévenir que si elles le sélectionnaient, il ne se présenterait pas au camp et refuserait purement et simplement de jouer pour elles…
Les Seahawks prennent tout de même le risque de sélectionner l’hurluberlu, et lui font signer un contrat monstrueux pour l’époque de 11 millions de dollars pour 10 ans » C'était non seulement un record pour une recrue mais aussi un record pour l'ensemble de la NFL! Bosworth débarque donc en NFL… et commence par attaquer la grande ligue en justice pour obtenir le droit de porter son numéro universitaire, à savoir le 44. Dans la NFL, les secondeurs doivent se contenter de numéros dans les 50 ou les 90. Après avoir perdu le procès, il jette son dévolu sur le 55 (non sans avoir inscrit “44 Blues” au marqueur sur ses poignets)… il est enfin temps de voir ce que le garçon a dans le ventre…
Même si Bosworth n’est pas content de sa position sur le terrain (il voudrait jouer Strong Side plutôt que Weak Side), sa saison recrue se déroule bien dans l’ensemble, avec 12 matchs disputés. Mais son apparence et ses dérapages verbaux font plus de bruit que ses exploits footballesques. En 1987, il affirme par exemple devant les caméras que les Seahawks vont écraser les Raiders (qui font, il est vrai, une bien piètre saison), mais aussi qu’il va facilement contenir le RB prodige Bo Jackson durant cette rencontre, l’insultant au passage. Ce Monday Night Football se terminera par une lourde défaite des Seahawks 37-14, mais aussi par un match énorme de Jackson qui poste 221 v et 3 TD’s, dont un au bout d’une course de 91 v durant laquelle personne ne le touche… Cerise sur le gâteau, les deux hommes se retrouvent face à face près de la ligne des buts et Jackson s’arrache des griffes du pauvre Bosworth avant d’aller marquer. Une action cultissime evenue l’une des plus fameuses de tous les MNF…
Le Linebacker a une fois de plus trop parlé, il est humilié, et sa carrière ne s’en remettra en quelque sorte jamais. Il prendra sa retraite en 1989, après seulement 3 ans d’activité, apparemment suite à une blessure aux épaules. Le médecin de l’équipe dira d’ailleurs : “Brian est un gars de 25 ans avec les épaules d’un homme de 60”. Sa carrière en NFL se résume donc à 24 matchs, 4 sacks, quelques plaqué et 3 «Fumble Recoveries»… Des chiffres bien ternes qui font de lui, selon les journalistes d’ESPN, le 6ème “Biggest Flop” des 25 dernières années, et l’un des Busts les plus retentissants.
Devenu acteur, sa trajectoire ne s’améliore définitivement pas, puisque Bosworth aura uniquement des rôles dans des films de série B ridiculisés par la critique, ses “meilleures” apparitions restant encore un rôle principal de flic dans le film “Stone Cold” et « Back in Business » ainsi que le rôle d’un garde dans “The Longest Yard» avec Adam Sandler. Une bien drôle de carrière pour un bien drôle de bonhomme, qui s’occupe maintenant de donner des conseils à ses deux neveux Kyle et Korey, tous deux joueurs pour les UCLA Bruins. Avec leur oncle comme mentor, ils sauront au moins ce que l’on ne doit pas faire !
Pour finir, je ne résiste pas à vous offrir quelques clichés bonus de “The Boz”… A ne pas confondre avec “The Beauf”…