Eric Woerth m’a reproché de manquer de créativité sur les retraites.
Je lui reconnais un esprit très créatif quand il juge plus urgent de régler un déficit hypothétique des retraites de 100 milliards d’euros en 2050 plutôt que de nous dire comment il
augmentera les recettes fiscales pour combler le déficit de l’Etat de 150 milliards d’euros aujourd’hui.
Il est aussi très créatif quand il arrive à faire oublier, qu’en France comme en Grèce, la dette c’est la droite.
Il est cependant moins créatif quand il propose comme seule piste de réforme des retraites les solutions de la réforme Fillon 2003 : l’allongement de la durée de cotisation ou le recul de
l’âge légal de départ à la retraite.
Il n’est plus créatif du tout quand il s’arc-boute sur la position conservatrice de la droite actuelle qui refuse la mise à contribution des revenus financiers, l’élargissement des
cotisations patronales à la valeur ajoutée ou la création d’une surtaxe de 10% à l’impôt sur les sociétés payé par les banque pour trouver de nouvelles recettes pour financer les
retraites.
Eric Woerth veut imposer de nouveaux sacrifices aux salariés et aux retraités. C’est désespérément conforme aux orientations fiscales et sociales du gouvernement Fillon depuis 3
ans.
Benoît HAMON
Porte-parole