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Publié le 14 décembre 2006 par Raymond Viger

Depuis 2001, une ville différente est choisie chaque année par un jury de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) en fonction de la prospérité de son industrie du livre. Le titre de capitale mondiale du livre est décerné le 23 avril, journée mondiale du livre, et est valable pour une année, c’est-à-dire jusqu’au 22 avril suivant.

La première ville à hériter de cet honneur fut Madrid en 2001. Alexandrie lui succéda en 2002, New Delhi fut choisie en 2003, suivie d’Anvers, en France, pour 2004.

Pourquoi Montréal?

Le jury a préféré Montréal à Barcelone et Turin, ses deux concurrentes pour le titre. Pourquoi? Les raisons sont multiples. D’après Jean-Louis Fortin, directeur de l’Association Nationale des Éditeurs de Livres (ANEL), Montréal a été choisi pour la richesse de son activité éditoriale et parce que le Québec serait «un des endroits les mieux organisés au monde en matière de distribution de livres». Le bilinguisme de la métropole et sa diversité culturelle ont également pesé dans la balance en sa faveur.

Des retombées positives

C’est bien beau, ce titre, diront certains, mais concrètement qu’est-ce que ça donne?

La nomination de Montréal augmentera la visibilité de notre littérature à l’étranger et renforcera davantage la présence du livre québécois sur l’échiquier mondial. L’ANEL mettra sur pied de nombreux projets pour souligner cet événement. On prévoit entre autres la conception d’un site Internet sur Montréal: capitale mondiale du livre, des activités de promotion (affiches, signets, panneaux dans le métro, etc.), l’organisation d’un forum international de l’édition, la création de deux circuits littéraires (un portant sur Montréal, l’autre sur le fleuve St-Laurent), une exposition sur l’histoire littéraire du Québec et l’ouverture de la Grande Bibliothèque Nationale du Québec en 2005.

De quoi être fier?

A-t-on raison d’être fier de ce titre? Y a-t-il de quoi se péter les bretelles? Bien sûr, il s’agit d’une nouvelle plutôt positive…

À mon avis, tout ce qui contribue à valoriser la lecture et à souligner l’importance du livre dans notre société est bienvenu. Bien sûr, d’un point de vue général, l’écriture a permis à l’humanité d’évoluer, de transmettre son savoir et de préserver les traces de son Histoire.

Personnellement, la lecture m’a aidé à traverser de nombreuses épreuves difficiles dans mon enfance et mon adolescence. Je peux dire sans exagérer que le fait de lire et d’écrire m’a permis de survivre à une enfance violentée, à la toxicomanie et à la délinquance, etc. J’ai trouvé dans les livres à la fois un refuge, une évasion, une ouverture sur le monde, le désir de communiquer. Par la lecture, j’ai fait ma propre éducation et j’ai appris à apprécier ces moments de solitude, en tête-à-tête avec soi-même. Évidemment, lire exige aussi un effort intellectuel et d’imagination. C’est une activité moins passive que de regarder la télévision en plus d’aider à améliorer la qualité du français écrit et parlé.

Par contre, il ne faudrait pas penser que parce Montréal est la capitale mondiale du livre pour une année, ça signifie que tous les dangers qui menacent la littérature sont écartés. La culture souffre de sous-financement au Québec et les lettres n’y échappent pas. Les bibliothèques publiques et scolaires font souvent plutôt pitié.

Ce n’est qu’un début