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Publié le 15 décembre 2006 par Raymond Viger

Le principe de la coopérative: «vivre ensemble, mais rester indépendant tout en partageant des espaces et des facilités techniques communes», répond Émile Morin de Recto-Verso, un groupe de création et de diffusion en art multidisciplinaire.

Pour André Gilbert, de VU, un centre d’artistes qui se consacre au développement de la photographie contemporaine, la vocation première du complexe est d’être un lieu de création et de travail pour les artistes. «Ce sont des ateliers avec des équipements que les artistes ne peuvent acquérir sur une base individuelle. Les artistes qui désirent venir travailler ici deviennent alors membre de la coopérative à un coût très modique et, ensuite, peuvent utiliser ces équipements à des tarifs subventionnés.»
Certains groupes de Méduse proposent des espaces d’exposition destinés au public, tandis que des spectacles peuvent être aussi présentés dans des espaces polyvalents situés à même ce complexe artistique.

Synergie entre les groupes

Les groupes de Méduse travaillent souvent à des projets communs. «Rien n’est forcé. Il s’agit d’une synergie qui module, qui varie, selon le bon vouloir des membres. Ça vient de notre cohabitation. On parle de nos projets et il y a des croisements qui s’opèrent. On travaillerait dans des bâtiments séparés et on se verrait quand même… Québec, ce n’est pas grand, sauf qu’ici il existe un contact quotidien qui permet des rencontres, des discussions sur ce qu’on fait», explique Émile Morin.

«Ce qui est intéressant, ce sont les résidences internationales, telles les pépinières européennes (de jeunes artistes qui sont ici pour trois mois). Ces gens profitent de tout le potentiel de Méduse.

L’artiste peut avoir accès aux ressources dont il a besoin: studio de son, de vidéo, atelier de métal. Pour les Européens, cette possibilité de passer les frontières (entre disciplines, types de ressources et groupes) si facilement est assez exceptionnelle. Entre groupes de Méduse, ce genre de croisement est aussi possible. C’est la force et l’intérêt de Méduse», ajoute M. Morin.

Difficultés

«Au départ, Méduse a connu des difficultés financières. Sa construction a coûté plus cher que prévu, comme tout grand projet. On construisait le long de la côte d’Abraham, ce qui a entraîné des contraintes supplémentaires. Beaucoup d’argent a été dépensé juste pour tenir la côte.

Finalement, on est arrivé en bout de course avec des espaces superbes, une belle coque, mais il y avait tout un plan d’achats d’équipements qui n’a pas pu être réalisé. Il a fallu des années pour rattraper ce retard», raconte M. Morin.

Méduse a aussi connu quelques difficultés à assumer le coût des taxes municipales, qui était trop élevé et non adapté à une coopérative sans but lucratif.

«Pendant des années nous avons contesté une politique de taxation qui nous jugeait comme un centre commercial. Nous aurions fermé le lendemain si nous avions payé toutes les taxes. Finalement, nous avons eu gain de cause», souligne M. Morin.

L’avenir

«Méduse n’est pas une entité seule. Son évolution est issue du dynamisme des 10 groupes qui y logent. Il y a une nécessité de se questionner sur la nature des centres d’artistes au Québec: leur impact sur les artistes, les manières de présenter les choses. C’est inévitable. Dans le milieu des arts, on ne peut faire comme si nous étions des galeries privées ou des centres de production traditionnels. Nous sommes supposés être avant-gardistes, de faire une certaine recherche, d’amener de nouvelles approches sur le terrain.

Il est nécessaire pour tous les groupes de continuer cette recherche, de ne pas s’asseoir sur son cul en se disant qu’on fait bien nos choses et que ça va», soutient Émile Morin.


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