mont orford

Publié le 18 décembre 2006 par Raymond Viger

D’entrée de jeu, le fonctionnaire cible les deux objectifs concernant le parc national du Mont Orford: assurer sa conservation et donner du travail aux gens de la région avec les activités récréatives de la montagne.

«Le ministre a indiqué de façon très claire l’importance d’avoir des parcs de qualité, durables dans le temps. L’exercice démocratique du BAPE est aussi très important. Il permet d’apprécier là où il faut dire non, là où c’est possible mais avec des conditions», précise-t-il en parlant du projet immobilier.

«La décision n’étant toujours pas prise, ça signifie qu’elle est difficile à prendre», rappelle M. Gaudreau.

André L’Espérance, actionnaire majoritaire de Mont Orford inc., attend une réponse depuis le mois d’août. «Qu’ils disent oui ou non, c’est tout ce qu’on demande. Aujourd’hui, on n’est plus capable. On ne peut plus attendre. C’est fini les études.» M. L’Espérance et ses deux actionnaires, Paul Gobeil, ancien ministre libéral sous Bourassa, et Claude Boulay, grand manitou du Groupe Everest et vedette du feuilleton Gomery, ont pris une décision en juillet: opérer la station de ski pour l’année qui vient.

«Nous avions des discussions avec le gouvernement. Il nous a donné des garanties suffisantes. On s’est senti confortables, qu’on aurait une décision favorable.» M. L’Espérance et ses partenaires, forts de ces échanges avec le Ministère, ont déboursé les 700 000$ à 1 million$ nécessaires pour préparer la montagne à la nouvelle saison. «Les discussions étaient à un point tel qu’on s’est dit: on va être ouverts.»

Mais voilà. Novembre est déjà entamé, le ministre Mulcair attend. Dupés, les partenaires? M. L’Espérance évite de répondre. Le ton de sa voix, lui, ne laisse place à aucun doute. La situation l’exaspère.

«Ce n’est pas un petit projet, donc il faut prendre le temps, parce qu’il y a beaucoup de points à tenir compte», explique le fonctionnaire du ministère de l’Environnement. «Le ministre doit réfléchir à plusieurs aspects. Est-ce que j’ai assez d’informations qui permettent de ne pas mettre en cause les Parcs du Québec?» dit-il en faisant référence à M. Mulcair.

Dans son numéro d’octobre-novembre, Reflet de Société questionnait la décision du ministre de mandater le BAPE, non pas pour évaluer l’impact du projet de 1000 condos sur l’environnement, mais à savoir si l’échange de terrains entre le gouvernement et les promoteurs serait équitable, écologiquement. Aujourd’hui, le ministère se demande s’il a assez d’informations…

M. Gaudreau en rajoute, pressé par l’insatisfaction de Reflet de Société qui veut obtenir une réponse: pourquoi demander au BAPE d’évaluer l’échange et non pas le projet? M. Gaudreau parle de jeu de mots…

«J’ai été mandaté pour rencontrer les citoyens, avec le rapport du BAPE. Personne n’a fait allusion à l’échange. Ce qui est important, c’est le projet. Ce qui les intéresse, et c’est la question sur laquelle le ministre devra se pencher, c’est l’impact du projet. L’échange de terrain n’est plus un enjeu, n’a plus rien à voir avec le dossier.»

Est-ce si difficile, pour le gouvernement Charest, de dire voilà, tels sont les impacts sur l’environnement, sur l’économie de la région, voilà notre décision?