journaldelarue

Publié le 18 décembre 2006 par Raymond Viger

Un jour, son agresseur s’identifie. Il lui envoie une lettre lui demandant pardon. Maintenant, ses doutes se confirment. Toutes sortes de scénarios se dessinent dans sa tête. Son besoin d’en savoir plus l’amène à lui demander une rencontre pour en discuter. Elle me demande de l’accompagner dans cette rencontre qui la bouleverse.

Comment vais-je réagir en face de l’agresseur? Vais-je contenir ma rage? Suis-je capable d’être le témoin de cette rencontre sans interférer et casser la baraque?

L’agresseur, ayant consommé durant une bonne partie de sa vie, est membre d’une fraternité qui l’a aidé à arrêter de consommer. Il avait déjà fait sa quatrième étape, qui consistait à faire l’inventaire de ses méfaits. Il avait demandé pardon à ses victimes. Il avait oublié cet événement. Mais à partir du moment où l’on fait du ménage dans sa vie, qu’on se libère des gros événements qui auront su nous marquer, d’autres refont surface.

Après avoir pris conscience des torts qu’il avait causés, il ressentait le besoin de faire amende honorable. Son but était de se libérer des événements qu’il avait provoqués et qui pouvaient le ramener dans la consommation. Pour ma conjointe, cela l’aidait à mieux comprendre les souvenirs confus qui remontaient en elle.

Je m’étais promis de ne pas réagir. De ne pas laisser ma violence prendre la place. De faire confiance à ma conjointe. L’événement était moins grave que les scénarios imaginés par ma conjointe. Devant l’humilité de l’agresseur, elle a su l’accueillir et lui pardonner.