Magazine

journaldelarue

Publié le 18 décembre 2006 par Raymond Viger

L’an passé, Loto-Québec a vendu pour 1,85 milliard de loteries. À 6% de marge de profit, les vendeurs de billets ont conservé 111 millions. Le même montant, dépensé dans les commerces avec une marge de 25 à 30%, aurait donné de 400 à 500 millions d’effets directs. Rajoutez un autre 400 à 500 millions d’effets indirects pour les grossistes, les fournisseurs de matière première, de services, la taxe de vente et la taxe municipale, l’argent ainsi amassé circule et fait fructi-fier l’économie.

S’il y a plus d’argent qui entre dans la caisse du dépanneur, cela signifie qu’il y a plus d’argent qui va dans les poches des fournisseurs, des employés. Nous sommes dans un univers commercial. Si je vends plus, je vais devoir engager plus d’employés, investir de l’argent dans mon commerce pour
l’agrandir, acheter davantage de marchandises.

Dans l’est de Montréal, on coupe la chaîne de production de la richesse. Dès le début. L’économie des quartiers pauvres manque cruellement de cet argent dépensé par ses résidents dans les appareils de loterie vidéo et les billets de loto…

Qui dit augmentation des ventes dit augmentation de la valeur foncière. Le seul critère pour un loyer commercial, au regard de la taxe municipale à Montréal, est le montant des ventes au pied carré. En vendant des billets de loto qui ne rapportent que 6% de bénéfice, soit 4 à 5 fois moins que les autres produits, la valeur du loyer est moindre. Ce qui explique que la Ville de Montréal subit une perte incro-yable de taxes foncières.

La loterie et les ALV sont un cancer qui ronge l’économie. Le problème, c’est que ce cancer est le seul espoir de ces gens. Pourquoi, pensez-vous,  la classe affaires est-elle en faveur du déménagement du Casino? Parce que les pauvres vont dilapider leurs maigres revenus en espérant s’enrichir et sortir de leur situation précaire.

Mais Loto-Québec, vache à lait par excellence du gouvernement, ne remettra jamais en prix ce qu’elle prend chez les joueurs. Difficile de gagner contre une institution dont le but premier est de ver-ser un imposant dividende au gouvernement. Loto-Québec est la seule institution
qui suscite de l’espoir. Taxer l’espoir semble une stratégie efficace.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymond Viger 488 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte