Véronique Ovaldé et son conte tropical.
Ce que je sais de Véra Candida est un livre extraordinaire. Il n’y a pas que moi qui le dit puisqu’il a obtenu l’an dernier le Prix Renaudot des Lycéens et celui de France Télévision.
Je ne vais pas trop m’étendre sur l’histoire puisque l’auteure en parle suffisamment (et bien mieux que quiconque !) dans l’interview ci-dessus. Elle explique bien aussi qu’il s’agit d’un livre sur la transmission mère-fille, déclinée sur trois générations, de ce que l’on prend de nos aînées et de ce que l’on peut ou doit laisser. C’est aussi un livre sur les femmes et leur petites et grandes bagarres, qui a l’intelligence de faire d’un personnage masculin le plus féministe d’entre elles.
Ce qui est beau aussi, au-delà de ces thèmes passionnants, c’est l’écriture de Véronique Ovaldé : précise, claire (un peu comme elle parle), enchanteresse, mâtinée d’ultra-réalisme et d’échappées oniriques. Une écriture qui brasse dans une même phrase des odeurs subtiles, complexes et les mouvements du coeur. Une écriture poétique qui ne pense pas que l’humour ou une certaine trivialité pourraient entacher sa beauté brute. Comme ses héroïnes, une écriture qui mêle beauté et dureté sans qu’il y ait contradiction.
Bref, Véronique Ovaldé écrit avec une liberté folle et nous entraîne avec elle dans son île-monde imaginaire quelque part dans la touffeur des tropiques, et le voyage n’est pas que dépaysant : il nous parle tout près du coeur.
Vous pouvez aussi l’écouter là répondre à cinq questions.