Le Projet de Loi "portant engagement national pour l'environnement" s'est ouvert au débat hier si j'en crois l'agenda officiel de l'Assemblée Nationale. J'entendais, dimanche soir, un débat radiophonique sur RFI entre un député UMP et Paul Ariès, spécialiste de la mondialisation et l'un des porte-parole du courant de la décroissance. Enfin, j'écoutais ce matin une lycéenne dans le bus disant à sa copine qu'elle allait "acheter la nouvelle bouteille de coca-cola parce qu'elle est belle". Tout ceci m'a donné envie d'écrire un petit pamphlet anti-capitaliste!
J'ai donc pensé à "Babylone", une chanson d'un excellent groupe lorientais aujourd'hui dissous: Freedom For King Kong. Babylone est le symbole, dans la culture rastafari, de "la société occidentale mercantile, décadente, déshumanisée et pervertie". Cette conception biblique n'est pas étonnante puisque les rastafaris jamaïcains rendent hommage à un empereur d'Ethiopie de 1930 à 1974, Hailé Sélassié. Or, l'Ethiopie est fortement chrétienne. Je trouvais qu'utiliser ce mot "Babylone" dans son sens religieux correspondait plutôt pas mal à cette autre religion qu'est le capitalisme avec son chapelet de dogmes! Bref, par ce titre, je souhaitais matérialiser tout ce système pourri qui ne doit pas "exploser", mais bien "imploser" car c'est d'une révolution interne dont nous avons besoin.
Pour rester sur le registre révolutionnaire, je regardais hier "Marie-Antoinette", le film de Sofia Coppola. Outre le traitement de l'adolescence, ce film fait un parallèle très clair entre ces deux époques que sont le XVIIIème siècle et notre époque contemporaine. Car après tout, qu'est-ce qui a changé en terme de hiérarchisation des individus? Auparavant, il y avait trois ordres: la noblesse, le clergé et le tiers état. Aujourd'hui, il y a des bourgeois privilégiés vivant autant dans une bulle que les nobles en leur temps, une caste d'intouchables médiatiques (protégés par le Dieu Télévision) et le tiers état qui, s'il ne meure pas de faim, subit (voir la Grèce).
Point de discours gauchiste dans ma prose, mais un dégoût profond et un mépris de ce système capitaliste soi-disant indispensable. Un capitalisme soutenu par le lobby des armes, celui de l'agrobusiness sans parler des autres. Quand je réfléchis à une sortie de crise, je me pose la question: sommes-nous condamnés à la croissance? Sommes-nous condamnés à détruire la branche sur laquelle nous sommes assis, comprenez la planète?
L'hommage au capitalisme serait donc nécessaire pour gouverner?
Sarkozy n'a pas besoin de plier le genou, il est un produit du capitalisme, un illuminé qui pense que l'on peut le verdir. Et la marée noire en Louisiane qui va s'engluer dans les mangroves, elle se lave avec de la lessive peut-être? Le Grenelle 2 est une farce qui ne convint plus personne. Les préfets continuent de signer, localement, tous les projets productivistes comme la maternité porcine de Trébrivan, les élus locaux continuent de penser avec un mode d'emploi où rien n'est possible que suivre la Volonté des investisseurs (le suffrage universel ne serait donc qu'une caution?).
Ce n'est pas d'un capitalisme nouveau dont nous avons besoin, mais d'une alternative qui ne peut fonctionner que si on lui accorde sa confiance! Pas de résignation, pas d'acceptation non plus, soyons révoltés car ce système est révoltant.
(Pour les amateurs de musique, je conseille le titre "Révolution" interprêté par FFKK).