Blog-o-Book a proposé ce partenariat il y a quelque temps, une recherche rapide onzeweb plus tard, ce roman s'avérait la suite d'un premier Deux soeurs pour un roi, qu'à défaut d'avoir lu j'avais vu à la télé quelques six mois plus tôt.
Sans avoir été complètement emballée par l'adaptation cinématographique, j'avais pourtant passé un moment sympathique, et c'est pourquoi je me suis lancée dans la suite avec plaisir (ça me permettait entre autre de repasser sans fin dans ma tête le physique délicieux d'Eric Bana).
Dans la lignée du premier (film, je roman je peux pas (encore) dire), ce second opus fort distrayant nous éclaire d'un regard assez subjectif mais néanmoins plaisant sur la seconde partie de la vie d'Henry VIII, bien moins connue que sa période Anne Boleyn.
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1536. Henri VIII d'Angleterre a fait décapiter pour adultère, inceste et haute trahison sa deuxième épouse, Anne Boleyn, qui n'a pas enfanté l'héritier mâle qu'il espérait. Quelques jours plus tard, il épouse Jane Seymour, qui lui donnera un fils - le futur Edouard VI - mais décèdera en couches en 1537. 1539. Le roi se marie avec Anne de Clèves - faire alliance avec les Protestants est d'une importance stratégique. D'abord éblouie par les fastes de la cour, la nouvelle reine se sent vite prise au piège. Et surtout menacée par la très jeune Catherine Howard, nièce de l'ambitieux Thomas, duc de Norfolk... Pourra-t-elle échapper à l'héritage funeste ?
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L'avantage d'avoir une mémoire de moineau, c'est qu'on peut voir une
exposition excellente sur, au hasard, ce bon Henry VIII (à la British Library pour ceux que ça intéressera), et quelques mois plus tard s'apercevoir qu'on n'en a pas retenu tant que ça... Et donc
dévorer les aventures d'Anne de Clèves et de Catherine Howard comme s'il s'agissait de frasques inédites. (C'est aussi de la faute de la série The Tudors qui n'est pas encore arrivé jusque là).
Pour la faire courte, j'ai donc pu lire ce roman historique en découvrant tout du destin de nos deux protagonistes, ce qui ne m'arrive pas si souvent que cela. Côté intrigue, même sachant que
tout était écrit d'avance, j'ai pu trembler et me réjouir aux côtés de mes héroïnes, de façon tout à fait objective. Je suis une vraie cruche fille parfois... Alors d'accord, l'enjeu n'est
pas fou, il s'agit juste d'intrigues de boudoir, consistant au mieux à retenir le regard du roi pour qu'il complète en conséquence une jolie collection de bijoux. Mais il y a aussi une (belle)
histoire d'amour et tout et tout, et de ce point de vue là, ce roman historique remplit parfaitement son rôle !
L'auteur a choisit de nous raconter l'histoire selon le point de vue de divers personnages qui se contredisent, se concurrencent, s'aiment et se détestent, ce qui donne un côté très vivant au récit, d'autant plus que ces chapitres sont souvent très courts, quelques pages tout au plus. Aucun souci du côté de la dynamique donc. Bien que certains passages soient parfois un peu longuet, mais rien qui puisse gâcher le plaisir de la lecture.
Je suis ignorante de l'Angleterre du XVIe siècle à peu près autant que de la gestation des pingouins en Antarctique, c'est dire si je ne puis juger de la réalité historique dans laquelle baigne (ou non?) le récit, mais pour autant que j'ai pu en juger, le tout me semble assez cohérent. On n'en demande rarement plus à un roman historique!
Pour ce qui est des personnages, le moins que l'on puisse dire c'est que le roi s'en prend un grand coup! Bizarre de passer du torse nu d'Eric Bana (toujours lui!) aux descriptions beaucoup moins alléchantes d'un roi à la jambe gangrénée, en très fort surpoids, et atteint de flatulences incontrôlables... J'aimerai d'ailleurs en voir le résultat dans une hypothétique adaptation cinéma... En tout cas, il est vraiment difficile de faire le lien entre le Henry VIII de Deux soeurs pour un roi et celui de l'Heritage Boleyn. Non pas que ça ne soit pas vrai historiquement, mais la transition aurait pu être un peu plus subtilement amenée : à la fin du premier, il se porte toujours comme un charme, au début du second, deux ans plus tard, nous avons affaire à un presque cadavre ambulant...
Anne de Clèves incarne à merveille le protestantisme puritain de l'époque, un peu gourde et pourtant empressée de plaire au roi, incapable de maîtriser un destin que l'on a choisit pour elle. Elle m'a semblé pour ma part assez crédible, bien que j'ai eu à plusieurs reprises envie de la giffler pour la secouer un peu.
Catherine Howard, c'est à chaque page du roman que je lui aurais bien mis une grosse claque pour lui apprendre la vie, mais il semble que la description colle fort bien à la réalité. Et puis la magie de la lecture intervient : elle avait beau être de très loin le personnage le plus agaçant que j'avais rencontré au détour d'un roman depuis bien longtemps, je n'ai pu m'empêcher d'espérer que.... (non, non, je ne vous spoilerai pas).
J'ai été un peu désarçonnée par Jane Boleyn, mais je pense que son personnage devait être beaucoup moins occulté dans le premier roman que dans le premier roman, ce qui, par une transition habile, m'amène à me dire que j'en profiterai bien pour lire Deux soeurs pour un roi et m'en rendre compte par moi-même.
En bref, une lecture sympathique, pas grandiose, mais agréable, qui ne multiplie pas les complots à l'envi comme la plupart des romans historiques, mais dresse un portrait que je pense assez juste de deux femmes dépassées par leur destin.
Un grand merci à Blog-o-Book et aux éditions l'Archipel pour cette découverte!