Les 7 jours du Talion est une 3e adaptation à l’écran d’un roman de Patrick Sénécal et de loin la meilleure. Il s’agit également de la première adaptation sans les services de Nicolas Canuel devant lacaméra. Autant dire que son absence donne un gage de qualité à l’œuvre. Merci Nicolas!
Les 7 jours du Talion n’est pas un film d’horreur à la Saw, Hostel, Captivity et autre truc gore du genre The Hills Run Red, Eden Lake ou Guinea Pig, films où le seul but est de montrer une suite de scènes dégueulasses pour faire bander les adolescents en manque de sensation forte. C’est que dans ce genre de film le spectateur se fout des enjeux, des thèmes ou du message si message il y a. Tout ce qui compte c’est la « coolité » des images et si la face-de-la-fille-va-se-faire-écrapoute-avec-la-scie-à-chaine-dans-le-compresseur-à-déchets-rempli-de-dynamites-sur-le-haut-d’un-volcan-en-ébullition.
Le film de Podz est loin de tout ça. Même si la violence physique est aux limites de l’extrême, elle n’est jamais gratuite puisqu’elle plonge le spectateur dans les tourments internes de Bruno Hamel, joué magistralement et intensément par Claude Legault. Le spectateur est plongé, grace à une mise en scène froide (un peu trop), dans une joute psychologique intense où la ligne devient mince entre le désir de vengeance, la morale et l’incompétence de la justice.
Les 7 jours du Talion n’est pas un film pour tout le monde mais il a l’avantage de s’assumer du début à la fin et ne cherche en aucun cas à choquer ou provoquer artificiellement le spectateur. Au contraire, il est un film à voir parce que Podz, ne nous fait jamais la morale, parce qu’il agrippe le spectateur ne le laisant jamais indifférent devant les faits et gestes de Bruno Hamel et parce que le film n’est jamais condescendant.
Les dialogues sont au strict minimum et on en apprend plussur les personnages de cette façon que s’ils avaient parlé sans cesse. Les images aident à sentir la force des personnages ou leur tourment. Les quelques faiblesses du film sont pratiquement effacer par la puissante prestation des acteurs. Rémy Girard est solide même si son rôle de policier est beaucoup trop littéraire. Il est tout de même utile symboliquement. Martin Dubreuil doit se contenter de dialogues Sénécal-esque, comme Grondin dans 5150, rues des Ormes. Des dialogues du genre : « Fuck you, man! » ou « Fuck off, ’stie! » qui relèvent plus du cliché de l’homme séquestré, que de la réalité.
Loin de Ransom ou Death Wish où un homme se fait justice, Les 7 jours du Talion est un film qui a compris les thèmes et enjeux du roman et les transpose à l’écran de façon convaincantes, sans artifices, de façon simple. Les 7 jours du Talion est, on l’espère, le film qui mettra fin au genre « torture porn » qui envahi un peu trop nos écrans.