Kick-Ass

Par Munch

Kick-Ass, la BD, est d’une extrême violence mais c’est là que réside sa force puisqu’elle surprend et donne un ton satirico-philosophico-bédéesque qui accentue autant le côté divertissant que le message que Millar nous sert. De plus, plusieurs de ses pivots diégètiques découlent de cette violence caricaturale.

Dans son adaptation de la bande déssinée, Matthew Vaughn a diminué le côté graphique de la violence en plus d’y éliminer toutes les pivots scénaristiques donc du même coup, toutes les surprises. Le film devient donc un crescendo qui prend son apogée dans une fusillade finale assez décevante. D’autant plus que l’on y écarte le personnage principal. Le film n’est pas surexplicatif seulement sans surprise, un peu plat puisqu’il n’y a jamais tension ou suspense dumoins il y en a peu.

Vaughn dirige bien ses acteurs à commencer par Aaron Johnson et ce même si certains n’ont pas beaucoup de talent (Mintz-Plasse). Mark Strong nous prouve encore l’étendue de ses talents alors que Nicolas Cage cabotine de façon "malalaisante". Même si la plupart des blagues tombent à plat, le film n’est pas dénué d’humour et c’est justement dans son ton et sa personnalité que l’on peut y déceler le comique de l’entreprise.

Les scènes d’actions ont un côté chaotique dû à un montage épileptique qui nous empêche de voir clairement. Et Vaughn profite d’une scène tourné à la manière d’un jeu vidéo pour faire un clin d’œil à la violence de certains de ces jeux. Là où la BD apportait un point de vue, une certaine morale sur cette surenchère de violence trop accessible à une jeunesse qui en devient insensible, le film de Vaughn préfère prendre la route du divertissement avant tout, ne faisant pas de morale (puisque de toute façon le film se contredit sur certain point).

Vaughnn à prouver qu’il était un meilleur réalisateur que Guy Ritchie, pour qui il a produit les premiers films. Alors Kick-Ass est certainement divertissant et bien réalisé (les images de New York sont sublimes) sans être chiant ou « top cool ». Par contre, le film n’est juste pas à la hauteur de sa réputation. Il est meilleur que la moyenne des films de super-héros mais il nest en rien « l’anti-film-de-super-héro » qu’il prétend être ou que Watchmen croyait être avant lui. Il n’est qu’une adaptation de plus.