Le narrateur est un jeune homme de 20 ans désœuvré. N’ayant aucune motivation pour les études, il leur préfère les ballades de nuit dans Paris, et l’alcool - au grand dam de sa mère. A la fin de l’été, il part chez le père de celle-ci, à côté de Reims, au prétexte de faire les vendanges. Il veut surtout faire parler son grand-père maternel, Lewis, afin d’écrire ses mémoires. Au fur et à mesure que le petit-fils arrive à démêler les fils des vies de Lewis, il fait le point sur sa propre existence.
J’ai lu dans la presse une critique disant notamment : « Louis-Henri de la Rochefoucauld contourne habilement tous les écueils du genre, et évite les facilités et les clichés qui y sont parfois attachés. » (Le Monde, 14 janvier 2010). Je ne suis pas tout à fait en phase : l’auteur de me semble pas les éviter tous, ni sur la forme, ni sur le fond. Il s’essaye très régulièrement à des jeux de mots qui ratent plus souvent leur effet (« Les roues rouillées grinçaient, il pleuvait et malgré mon haut de forme je n’étais pas à fond la forme », page 105) qu’ils ne le réussissent (« Ils prenaient sagement de la bouteille quand je continuais bêtement à boire », page 126. Et surtout, il y a un problème de structure dans l’ouvrage. Les vies de Lewis mériteraient un roman à elles seules ; mais ce n’est pas là l’objet. Le thème central est bien les questions existentielles du narrateur sur sa destinée et son héritage familial. Et là, Louis-Henri de La Rochefoucauld passe à côté du sujet, le survolant sans jamais aller au fond des choses, pour un résultat bancal - inachevé ?
Avec « Les Vies Lewis », Louis-Henri de La Rochefoucauld signe, à 24 ans, son premier roman. Tandis que le narrateur n’obtient les confidences de son grand-père qu’au prix d’insistances presque pénibles pour le lecteur, ce roman se lit sans effort mais laisse une impression de longueur et d’ennui en forme d’ ‘un peu trop convenu’. Dommage.