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Publié le 13 février 2007 par Raymond Viger

Dès l’entrée en classe, le ton est donné. La scène du crime se compose d’une niche haute en couleur, un périmètre de sécurité et une foule d’indices (diverses empreintes, liquide mystérieux, poudre blanche non identifiée, odeurs étranges, etc.), ainsi que quatre suspects aux noms bizarres : Jean Narrache, Mafalda Oustuva, Marie-Ève Lasève et Jean (père) Lefil.

Milou est-il mort ? Le chien est-il en fuite ? Qui l’a vu pour la dernière fois ? La résolution de ce mystère prendra la forme d’une expérimentation scientifique en groupe. « Cela fait appel à leurs talents et donne la chance à ceux qui ne sont pas bons en mathématiques d’utiliser leur réflexion et leurs sens. Je veux aussi qu’ils réalisent qu’il y a une différence entre la déduction et les faits », souligne l’enseignant.

Analyse d’ADN, chromatographie, graphologie, etc.: une dizaine de pistes scientifiques, comme autant de leçons, permettront de faire toute la lumière. Il faudra pour cela que les élèves soient dotés d’un bon sens d’observation. « J’ai déchiré un message secret —la véritable clé de l’énigme— dans le bac vert posé à proximité de la scène du crime, pour rendre ça difficile et leur montrer qu’il n’existe pas une seule solution définitive », explique Fernand Deschamps.

Indices, empreintes ou odeurs: les élèves devront se fier à leurs multiples sens. L’occasion aussi de toutes les manipulations, du microscope à la loupe en passant par Internet.  » Pour y voir clair, il faut fermer un œil et approcher les objets. Sherlock Holmes qui se promène avec sa loupe, c’est du cinéma », relève le professeur.

Testée par deux classes d’élèves du 3e cycle du primaire, cette enquête permet de familiariser les jeunes à différentes procédures scientifiques et judiciaires : chimie, biologie, entomologie, pathologie, etc. Adapté d’un document « What happened to Woofy ? réalisé par trois enseignantes de la C.S. English Montreal, Lisa Cardarelli, Avelino Morais et Angela Pasto, cet atelier se donne dans les deux langues officielles.

Ce 41e Congrès de l’APSQ (anciennement appelée Association des professeurs de science) était placé cette année sous le thème du décodage du quotidien. « L’univers n’est plus magique, il est intelligible », ont lancé Sami Obaid et Yvon Lapointe, les coprésidents d’honneur en citant Steven Weinberg, prix Nobel de physique.

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