La déchirante beauté d'un arbre
qui meurt lequel
retient encore un peu ses feuilles
cette grâce distante que seul ce
qu'on abandonne affecte de posséder
ces couleurs implicites qu'ont les choses
quand elles s'achèvent
la vie qui est autour de lui dans le bois
le chant des branches et l'horizon
la vallée,
le spectacle incroyable
antique et nouveau d'un crépuscule.
*
Rêver de mourir d'être mort de
mourir peu à peu
dans un lit à peine fait
avec les enfants qui jouent
dans la pièce à côté
le bruit feutré des pantoufles sur les
escaliers
une chaise qui se déplace l'odeur
de choses qu'on devra abandonner
la hâte de celui qui t'aime
ce passage imperceptible
d'une saison à l'autre
d'une vie à l'autre qui s'annonce
dans un coup de vent
dans la tache de lumière qui s'agrandit
sur le plancher.
* * *
La struggente bellezza di un albero
che muore il suo
trattenere ancora un poco le foglie
quella grazia distante che solo ciò
che si abbandona mostra di possedere
quei colori impliciti che hanno le cose
quando si esauriscono
la vita che gli sta intorno nel bosco
il canto delle fronde e l'orizzonte
la valle,
lo spettacolo incredibile
antico e nuovo di untramonto.
*
Sognare di morire di esser morto di
morire a poco a poco
in un letto appena fatto
con i bambini che giocano
nella stanza accanto
il rumore felpato di pantofole sulle
scale
una sedia che si sposta l'odore
di cose che si dovranno abbandonare
la premura di chi ti vuole bene
quel passaggio impercettibile
da una stagione all'altra
da una vita all'altra che si annuncia
in un colpo di vento
nella macchia di luce che si allarga
sul pavimento
Mauro Fabi, Le Domaine des morts, traduction
Olivier Favier, Alidades, à paraître en juin 2010 (extraits).
Mauro Fabi dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1,
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