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Publié le 21 février 2007 par Raymond Viger

Mais elle-même pense que c’est très improbable. Alors il faut des initiatives nationales. Des systèmes d’alarme climatique et des plans d’intervention conséquents devraient déjà exister, sauf que partout dans le monde, l’approche a jusqu’ici été réactive, pas préventive. Par exemple, la France a maintenant un plan d’intervention en cas de canicule. Mais il a fallu pour cela la vague de chaleur meurtrière d’août 2003.

Et surtout, il faut que les plans soient adaptés à chaque réalité régionale. Rien qu’au Québec, les régions du sud-ouest ont vécu des chaleurs beaucoup plus intenses que celles de l’Est ces 30 dernières années.

Préparer les infrastructures, Jean-Pierre Trudeau, conseiller en recherche à l’Ordre des ingénieurs du Québec, affirme que c’est désormais une obligation. Mais construire plus gros, plus fort, ça coûte plus cher. Veut-on une route qui pourra résister à une inondation majeure susceptible de survenir aux 30 ans ou préférons-nous la reconstruire chaque fois? Et si ces inondations arrivent 10 ans plutôt, est-ce que ça ne vaut pas le coût de bâtir des systèmes de drainage plus performants? Des choix de société sont à venir puisqu’on ne peut pas tout faire.

Déjà, le pergélisol du Grand Nord ne permet plus de supporter les bâtiments. Jean-Pierre Trudeau raconte qu’on doit recourir à des pilotis ou des systèmes de congélation du sol sous les gros immeubles pour assurer leur stabilité. Sur la Côte-Nord et en Gaspésie, l’érosion des berges force l’enrochement ou même l’expropriation. Les glaces, absentes en hiver, ne protègent plus les côtes des tempêtes. Les cycles gel-dégel s’accentuent. Là où le terrain reculait de 1 à 2 mètres par an, ça peut maintenant atteindre 10 mètres. Dans la région montréalaise, la baisse du niveau d’eau en été menace plusieurs prises d’eau dont celle de Rosemère dans la rivière des Mille-Îles. Il faut trouver des alternatives sans tarder.

Jean-Guy Breton, le maire de Lac-Etchemin, dénonce les incohérences de programmes d’aide à la reconstruction d’infrastructures endommagées par des catastrophes : pour être admissible, on doit les refaire exactement comme elles étaient. Or, sachant qu’elles n’ont pas su résister, c’est illogique de reconstruire identique! Il invite par ailleurs les gens de la santé publique à venir au congrès de l’Union des municipalités du Québec pour partager leurs connaissances.

Pour la réduction de l’émission de GES, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est cité en exemple pour son programme Ménagez vos transports mis en place en 2002 : il met en contact des gens pour le co-voiturage et défraie 15% de l’abonnement mensuel au transport en commun.

Selon Pierre Gosselin, l’animateur de la séance et médecin-conseil à l’Institut national de santé publique, la santé publique a un rôle de prescription, mais n’a pas le pouvoir de l’action. Il est aussitôt repris par Bettina Menne, qui affirme plutôt que les intervenants en santé publique ont le devoir d’informer et de conscientiser la population afin d’initier les actions. Elle profite de la synthèse de la séance pour demander aux gens présents leur engagement concret pour l’environnement. Horacio Arruda acquiesce. Et en plus de prendre le transport en commun, il annonce :  » on est commis. On va essayer de financer toutes les études pour l’action.  » Avec tous les chercheurs en santé publique dans l’assistance, ça ne tombera pas dans l’oreille de sourds…

Les îles se sentent petites