Le Noma, ça vous dit quelque chose ? Non ? Dans un sens, heureusement pour vous, cela veut dire que vous n'y avez jamais été confronté. Il s'agit en effet d'une maladie comparable à une "gangrène foudroyante, qui se développe dans la bouche et ravage les tissus du visage. Il touche principalement les enfants en bas âge" (source : Wikipédia).
Les enfants du Noma est une association qui, depuis plusieurs années, lutte contre cette maladie terrible. Pour inciter les gens à soutenir cette association, l'agence BETC s'est trouvée confrontée à un dilemne : fallait-il montrer frontalement les ravages que cause cette maladie sur les visages des enfants, pour choquer et marquer les esprits ? Ou bien fallait-il trouver un autre moyen, moins frontal, de faire comprendre qu'avec des dons on pouvait faire quelque chose contre le Noma ?
La réponse dans le spot :
Annonceur : Les enfants du Noma
Agence : BETC EURO RSCG
Directrice de création : Florence Bellisson
Directrice artistique: Julie Troja
Concepteur-rédacteur : Adrian Skenderovic
Réalisateur: Simon Ladefoged
Maison de production: LES PRODUCERS
C'est donc la seconde solution qui a été retenue par l'agence. Et c'est plutôt malin, car tout au long du spot, on s'attend à voir apparaître, à un moment, le visage déformé du pauvre gosse. Mais au lieu de cela, le film s'achève sur une note plus positive, une note d'optimisme puisqu'on voit les dons prendre directement forme et venir participer à la guérison de l'enfant. Une mécanique un peu sur le principe d'Amnesty International et ses signatures (Lion d'or à Cannes en 2007), la démonstration que les actes de soutien aux associations ont des conséquences directes.
C'est donc un spot tout en retenue, qui joue sur l'émotion sans miser sur le voyeurisme, et ça, on aime bien. Voilà pour le côté positif.
En revanche, il y a d'autres choses qu'on a un peu moins aimé. Une en particulier. La réalisation. Au lieu de se faire oublier, de se mettre au service du spot, elle est présente, très présente, trop présente. Un effet de style par plan, cela fait beaucoup (travelling arrière, travelling circulaire, gros plan avec mouvement de tête, la goutte d'eau sur la joue, re-travelling circulaire, passage violent de la mise au point de l'arrière-plan au premier plan, et ainsi de suite jusqu'au plan un peu niais de la main gantée qui attend le scalpel...). Au lieu de nous plonger dans l'histoire, cela aurait plutôt tendance à nous en sortir, on se focalise sur ce que sait faire le réalisateur au lieu se concentrer sur le message. Bref, une belle bande de démo de ce que sait faire le réal, mais quelque part un peu au détriment du spot. Enfin à notre avis, hein...